Le vice-président de la Banque Mondiale en Afrique de l’Ouest et Centrale, Ousmane Diagana, a animé une conférence ce jeudi 8 juillet, à l’Université de Conakry. Thème : Stratégie de la Banque mondiale pour la région de l’Afrique de l’Ouest et Centrale.
La Covid-19 a éprouvé fortement les pays déjà pauvres sous assistance financière, constate la Banque Mondiale. Si le taux de pauvreté est passé de 59% en 2000 à 47% en 2010 et 35% en 2018, compte tenu du taux de croissance élevé, le nombre de pauvres n’a que légèrement diminué. Et selon le vice-président de la BM, quatre tendances majeures affectent l’avenir de la région.
Premièrement : le contrat social est en train de s’effriter et les conflits sont en augmentation : « les citoyens ont perdu confiance en leurs dirigeants et les Etats ne les protègent plus, ne rendent pas justice, ne fournissent pas les services. Onze des 22 pays de la région sont touchés par la fragilité et les conflits violents, et concernent 73% de la population de cette région».
Deuxièmement : la démographie. Selon l’expert, la population en âge de travailler va augmenter de 800 millions d’individus les 30 prochaines années. Cela, dit-il, augmentera les difficultés à fournir les bons services de santé, de l’éducation.
Troisièmement : la dépendance de la région envers les ressources. Les pays exploitent leurs capitaux non renouvelables : hydrocarbures, minéraux, terre. «Consommer du capital non renouvelable plutôt que de le transformer en capital humain n’est pas viable».
Quatrièmement : le changement climatique a des conséquences dramatiques pour les populations. Le Lac Tchad qui fournissait les moyens de subsistance de plus de 30 millions d’individus a perdu 90% de son eau depuis 1960.
La stratégie de la BM est de corriger ces problèmes en quatre phases : Rétablir la confiance en améliorant la prestation de service, renforcer les capacités du gouvernement, promouvoir les opportunités numériques; Eliminer ce qui empêche les entreprises de créer plus d’emplois et de meilleur qualité en adressant la vulnérabilité macroéconomique et la soutenabilité de a dette, soutenir les infrastructures essentielles, promouvoir la création d’emplois et l’investissement dans le secteur privé ; Renforcer le capital humain, autonomiser les femmes par l’investissement dans la santé et l’éducation, élargir la protection sociale et connecter les travailleurs aux emplois ; enfin, renforcer la résilience climatique par la construction des chaines de valeurs agricoles, soutenir la sécurité alimentaire et hydrique, développer les énergies vertes, atténuer les chocs climatiques, et tout et tout. Vaste programme !
Oumar Tély Diallo