Le secteur des télécomplications pourrait être perturbé bientôt. La Fédération Syndicale Autonome des Télécommunications et Assimilés (FESATEL) menace d’entrer en crève à partir du lundi 12 juillet. Les syndicaleux dénoncent une «volonté manifeste de l’inspecteur général du Travail d’empêcher les négociations». Ce dernier, selon la FESATEL, serait à la base des multiples reports des réunions entre les parties concernées.  Cette centrale réclame notamment l’annulation pure et simple de l’arrêté 457 du ministère des Postes, Télécomplication et de l’Économie numérique, la mise en place d’un comité tripartite composé de l’Etat, du patronat et des partenaires sociaux (FESATEL) pour statuer sur la question de la pression fiscale du secteur. Cette pression fiscale s’élèverait aujourd’hui à plus de 64%.

Mais les autorités  ne l’entendent pas de cette oreille. Si elles ne nient pas le droit à la grève consacré aux travailleurs, l’Autorité de régulation des postes et télécommunications et le mystère des Télécoms mettent en garde les sociétés de téléphonie. Dans un communiqué publié ce 9 juillet, le régulateur a été on ne peut plus clair : «Tout manquement à vos obligations pendant cette période de grève de vos employés conduirait à des sanctions conformément aux textes légaux et réglementaires en vigueur en Guinée et pourrait aller jusqu’au retrait pur et simple de votre licence».

Chez nos con(.)frères de FIM FM, Oumar Saïd Koulibaly, ministre des Postes, Télécommunication et de l’Economie numérique, lui, s’en prend à la FESATEL. Il estime que ces travailleurs font du bruit pour…rien : «Je suis gêné par l’attitude de la FESATEL, parce que j’aurai bien voulu qu’on rehausse le niveau de débat. Je respecte ces jeunes travailleurs, je suis conscient de leurs préoccupations, je les assure que mon combat est de créer un environnement propice à l’investissement dans le secteur du numérique. Nous avons expliqué que ces redevances n’auront aucun impact ni sur le chiffre d’affaires ni sur l’investissement dans le secteur. Elles n’auront aucun impact sur les emplois ou sur l’augmentation des tarifs». Selon le ministre, ce n’est pas à un employé de défendre le patronat : «S’ils veulent passer par la manipulation, par l’intimidation, ils ne sont pas dans leur rôle. Je n’ai jamais vu un syndicat d’employés du privé défendre un patronat. Nous ne voyons pas en quoi cela concerne réellement les travailleurs». La FESATEL ira-t-elle, n’ira-t-elle pas en crève le 12 juillet ? Lundi 12 juillet, tout le monde sera édifié. Eh, oui !

Yacine Diallo