Le 13 juillet chez nos confrères de FIM FM, l’ancien juge au TPI, Tribunal de première instance de Dixinn, muté il y a deux jours au TPI de Dubréka, a pris la parole. Connu pour son « courage’’ dans des dossiers épineux, le magistrat a rappelé que le principe de l’indépendance de la justice doit demeurer et que tout magistrat doit pouvoir s’en servir afin de mieux rendre justice.

«D’abord, l’indépendance est institutionnelle. Elle est aussi personnelle. L’on peut dire que le magistrat dans l’exercice de ses fonctions (siège, parquet ou de poursuites) n’est soumis qu’à la seule autorité de l’Etat. Comme vous le savez, avant que nous prenions fonctions, on a tous l’obligation de lever la main et de jurer d’être loyaux par rapport à la loi. Le magistrat est tenu de se comporter en toute circonstance en digne et loyal magistrat, car l’indépendance du juge tire sa source des textes. Mais, l’exercice de celle-ci dépend du magistrat», explique-t-il. Selon lui, l’indépendance en tant que telle, chacun peut selon son domaine, sa vision et son interprétation, donner son contenu.

Le 27 août 2020, le juge Charles Wright a relaxé Oumar Sylla alias Foniké Mengué, opposant au troisième mandat au sein du FNDCC, Front national pour la défense de la Constitution de 2020. Cette décision lui a valu beaucoup d’admirations dans les rangs de l’opposition et de l’opinion publique qui s’attendaient plutôt à une sentence négative.

A l’en croire, il «n’a jamais subi de pression de qui que ce soit dans l’exercice de mes fonctions. Je reste formel et ferme qu’en aucun moment dans l’exercice de mes fonctions, je n’ai subi de pression. Lorsque je suis dans ma posture de juge, ma seule préoccupation c’est l’examen rationnel des faits de ma saisine. Et la responsabilité que j’ai, c’est d’être conforme qu’à la loi. Je n’ai jamais été appelé, personne ne m’a donné des instructions. Je vous assure que personne ne m’appelle pour quoi ce soit pour mon travail.»

Le juge Charles Wright a déclaré qu’il y a des magistrats qui font bien leur travail, mais indique que la difficulté dans la perception de ces magistrats réside dans le fait que parfois on n’a pas cette occasion de se faire découvrir par un public. «On n’a pas besoin d’une publicité, nos décisions suffisent à elles seules d’expliquer les raisons pour lesquelles telle ou telle décision a été prise», ajoute-t-il.

Yaya Doumbouya