Le Prési Alpha Grimpeur l’a finalement fait. Il fait passer de 9 000 à 11 000 francs glissants, à partir de ce 4 août, les prix des produits pétroliers à la pompe. La morsure est loin de faire l’unanimité au sein du populo. Bien de Guinéens estiment que le pouvoir est en train de faire payer aux citoyens non seulement la facture de la mauvaise gouvernance, mais aussi les multiples saignées financières que les caisses (trouées) de l’Etat ont connu pendant les campagnes électorales pour le référen-drôle, les légis-tardives et la pestilentielle de 2020. Chez nos con(.)frères de FIM FM, Diakaria Koulibaly, ministre des Hydrocarbures, a donné une toute autre justification : «Nous sommes tous au courant que le baril augmente tous les jours. Quand on baissait les prix en avril 2020, le baril était à 25 dollars. Aujourd’hui, il varie entre 72 et 75 dollars, donc plus de 300% d’augmentation. On ne pouvait qu’augmenter, d’autant plus qu’on est tributaire des prix à l’étranger».
Aujourd’hui, le populo tire le diable par la queue. Avant même cette augmentation, les prix des denrées de première nécessité avaient pratiquement tous flambé. Cette mesure vient également s’ajouter à l’impact du Covid-19 que les citoyens subissent de plein de fouet. Le ministre estime que le goubernement, en fixant le prix du litre à 11 000 francs glissants, a plutôt été indulgent : «On aurait pu faire cette augmentation depuis avril, les pays voisins l’ont déjà fait. Ils sont à un niveau de prix complètement supérieur au nôtre. A 11 000, c’est un autre effort du gouvernement qui prend en compte la dimension sociale du prix…On aurait pu aller jusqu’à 12 000 francs guinéens, mais le gouvernement a préféré faire un effort. Mais nous continuons encore à perdre légèrement de l’argent. 11 000 francs guinéens, c’est un prix inférieur à l’affiche international».
Selon lui, le goubernement, pour avoir discuté avec les transporteurs, a reconduit pratiquement les mêmes prix de transports urbain et interurbain. Sur le terrain, l’augmentation se fait déjà sentir. Les chauffeurs ont pour la plupart ajouté 500 francs guinéens par tronçon, sur le tarif du transport commun à Cona-cris. Diakaria Koulibaly met en garde : «Cela a été très bien concerté, les ministères des Transports, de la Sécurité en ont discuté avec les transporteurs. Ils ont convenu que cette mesure n’influe pas sur le prix du transport. Si on constate que ce qui se pratique sur le terrain est différent de ce qui est annoncé, des dispositions seront prises pour corriger».
Il faut alors agir, les tarifs du transport dans les taxis ont bel et bien augmenté à Cona-crime.
Yacine Diallo