Le 3 aout, le gouvernement a augmenté le prix du carburant à la pompe de 9 000 à 11 000 francs guinéens. Alors le ministère des Transports avait reconduit les prix en vigueur avant l’augmentation, les conducteurs des mototaxis, des tricycles et des taxis urbains et interurbains, eux, ont augmenté le prix du transport ce mercredi. Oumar Camara, chauffeur de taxi sur la route Conakry-Dalaba, déplore la décision du gouvernement : « L’augmentation du prix du carburant intervient dans un contexte de crise sanitaire et économique dans notre pays. C’est pourquoi je dis que le gouvernement a mis le feu chez nous. Actuellement, les conditions de vie des chauffeurs sont très difficiles : les routes ne sont pas bonnes, il y a les tracasseries policières. Mais c’est la population qui va payer les frais. Au lieu que le gouvernement prenne des mesures d’accompagnement en cette période de crise sanitaire, il aggrave les conditions de vie des guinéens. Maintenant nous sommes obligés d’augmenter le prix du transport suite à l’augmentation du prix du carburant même si pour le moment nos syndicats n’ont pas communiqué sur le prix officiel ».
Abdoulaye Koumbassa voulait se rendre à Boké, mais à cause de cette hausse, il dit ne plus être en mesure de voyager: « Je voulais aller à Boké ce matin, mais quand je suis venus à la gare, je suis surpris d’apprendre que le transport est à 100 000 au lieu de 60 000 francs guinéens. Pour le bagage seulement on me demande 200 000 francs guinéens alors que je n’ai même pas 100 000 francs guinéens ave moi. Cela a bouleversé mon calendrier parce que je suis obligé de me retourner à la maison. Je demande à l’Etat de revoir la situation ».
Amadou Tidiane Diallo, roule sur le tronçon Bambéto-Kipé : « Comme le gouvernement a augmenté le prix du carburant à 11 000 francs guinéens, nous aussi avons ajouté 500 francs guinéens par tronçon. Si nous achetons 20 litres de carburant à 220 000 francs guinéens, la recette journalière est à 100 000 ou 130 000 francs guinéens, nous serons obligés d’augmenter le prix du transport, si non rien ne va rester avec nous. La plupart d’entre nous n’a pas de véhicule, ce sont les bailleurs qui nous en donnent pour travailler. Les passagers ne nous discutent pas sur le prix parce qu’ils sont informés de la situation ».
Mamadou Lamarana Bah, conduit un tricycle sur la corniche Lambanyi-Taouyah, pense que « L’Etat veut créer la polémique, sinon quand il augmente le prix du carburant il doit aussi augmenter le prix du transport de façon officielle. Nous sommes des pères de famille, c’est ici que nous gagnons nos dépenses et les recettes. Il est anormal de dire aux transporteurs de ne pas augmenter le prix du transport alors qu’il a augmenté le prix du carburant. Ce qui reste clair nous avons augmenté le prix du transport à 3000 au lieu de 2000 francs guinéens. Je demande aux autorités d’augmenter le prix du transport pour nous les transporteurs ou de diminuer le prix du carburant ».
Chez les conducteurs de mototaxis, c’est le même son de cloche : « Nous sommes en train de discuter pour trouver un prix officiel. Pour le moment, seules les tronçons de 3 000 francs guinéens sont passées à 5000 francs guinéens », explique Mamadou Yéro Diallo.
Baïlo Diallo