Les honorables dépités sont en vacances parlementaires. Mais au sein de l’Assemblée nationale, ce n’est actuellement pas la grande sérénité. Une histoire de subvention non encore versée pollue l’atmosphère.

A chaque trimestre, une subvention est allouée à l’Hémicycle rectangulaire du Palais du peuple qui fait office de Parlement. Les sous servent de primes aux honorables dépités, pour payer les frais de loyer, de communication, d’électricité, d’eau, de carburant… Cette fois-ci, le trimestre est passé, ils n’ont que dalle. Les spéculations ont fini par s’installer : certains avaient commencé à justifier le retard par les récents soupçons de détournements qui pesaient sur le prési de l’Assemblée nationale. Ces dépités craignaient que le Prési Grimpeur décide de les sevrer du fric, en attendant de voir plus clair sur ce qui se passe à l’Assemblée nationale. Un membre du bureau de l’institution dédramatise : « C’est un droit pour le parlementaire, personne ne peut normalement le bloquer. Mais les gens ne doivent pas penser que puisque les députés n’ont pas reçu des primes ça doit parler partout. Nous n’avons pas besoins de primes pendant les vacances, nous avons besoin de notre subvention. Cela ne veut pas dire que c’est un refus. L’Etat est confronté à des difficultés financières, les députés doivent accepter d’attendre qu’il trouve les moyens pour les verser à l’Assemblée nationale. Le gouvernement a garanti que la subvention va tomber. Les gens doivent attendre au lieu d’aller raconter des histoires sur les médias. La subvention sera payée, c’est obligatoire ».

Il admet cependant que certains de ces collègues tirent actuellement le diable par la queue. Plusieurs parlementaires attendraient cette manne pour payer assistants, secrétaires et consultants : « C’est une subvention trimestrielle de l’Assemblée nationale. Les gens la confondent à nos autres primes de session. Chaque député a 500 000 francs guinéens par jour pendant la session. Mais lorsqu’il s’agit de la subvention trimestrielle, si l’Etat n’a pas d’argent, il doit juste informer les députés avant la fin du trimestre. Il n’avait qu’à nous dire que notre argent allait retarder à cause de ses difficultés financières », estime-t-il.

A la questure de l’Assemblée nationale, on parle d’un léger retard dans les démarches au niveau du mystère du Budget. Mais la possibilité que la subvention de ce trimestre soit versée au trimestre prochain n’est pas à écarter.

Yacine Diallo