L’augmentation du prix du litre du carburant à la pompe ne reste pas sans conséquence. Ce lundi 9 aout, les transporteurs urbains et interurbains ont entamé une grève sur toute l’étendue du territoire national pour protester contre l’augmentation du prix du carburant à la pompe par l’Etat. Interrogé dans l’émission le Grand virage sur FIM FM, les représentants des structures syndicales du le transport de Labé et Kankan ont réagi à cette actualité.
Tanou Nadhel, secrétaire administratif de la Section syndicale des transports et mécanique générale de Labé dit que le mot d’ordre n’est pas totalement suivi à Labé. « Notre hiérarchie qui est la Fédération a ordonné le respect du tarif actuel de transport, malgré l’augmentation du prix du carburant. Nous avons répercuté cette consigne dans toutes les gares. A Labé, les transporteurs se déplacent sans problème parce que les consignes données sont respectées. Maintenant, il reste à savoir s’ils partent aux abords des gares voitures, en ville ou ailleurs pour prendre des passagers et augmenter le tarif mais au niveau des gares, le transport n’a pas augmenté ».
Aly Badara Diakité de la section syndicale des transports de Kankan assure pour sa part que ce lundi à Nabaya, « les activités se déroulent comme d’habitude ».
Tanou Nadhel admet toutefois que pendant les deux premiers jours qui ont suivi l’augmentation du prix du carburant, certains chauffeurs avaient augmenté le transport. Mais depuis que la Fédération syndicale des transports et mécanique générale a haussé le ton, les chauffeurs sont revenus aux anciens tarifs. « Mais parfois c’est le terrain qui commande. Nous les syndicalistes n’avons pas de voiture à donner aux chauffeurs. C’est seulement les consignes que nous leur donnons. Malgré tout, il y a des brebis galeuses qui font ce qu’ils veulent. Mais la consigne, c’est de ne pas augmenter le transport », martèle-t-il, prudent.
La version des transporteurs
Un chauffeur de la ligne Conakry-Labé qui a quitté la capitale dimanche nuit et est arrivé dans la ville de Karamoko Mo Labé lundi matin est catégorique : « Ce lundi, trouver un taxi n’était pas aisé à Labé. Et même si tu en trouvais aussi, le prix se discute entre chauffeur et passagers. D’aucuns te diront 180 000 francs et d’autres 200 000 le trajet Labé-Conakry, qui coûtait avant 160 000 francs guinéens. Le syndicat ne peut pas nous dire de ne pas augmenter le prix du transport, ce n’est pas lui qui nous paie le carburant. S’il a accepté la hausse du prix du carburant sans remuer le petit doigt qu’il nous laisse augmenter le transport. Nos familles et nous vivons de ce travail que nous exerçons-là ».
Un autre transporteur du même trajet nuance : « La grève est observée par certains chauffeurs et non par d’autres. Le mot-d’ordre n’étant pas donné par le syndicat, donc c’est toujours mitigé ». Qu’ils roulent à leurs tarifs ou qu’ils décident de couper le moteur en guise de protestation, les transporteurs se montrent réfractaires à l’accord entre leur syndicat et le gouvernement.
Kadiatou Diallo