L’augmentation du prix du carburant n’est pas le seul facteur qui a poussé les chauffeurs du transport en commun à entrer en grève, il y a l’augmentation des prix des pièces détachées, des denrées alimentaires. Mais surtout, les tracasseries que les forces de l’ordre leur font subir à Conakry et sur les routes qui relient les villes de l’intérieur. Malgré le communiqué du gouvernement annonçant la levée des barrages non conventionnels, les chauffeurs affirment qu’il n’en est en réalité rien. D’ailleurs, ce communiqué aurait rendu les agents plus furieux à l’encontre des chauffeurs. Il y aurait pas moins de huit barrages entre Conakry Mamou, sans compter les tracasseries policières à Conakry « Aucun barrage n’est levé. D’ailleurs, il ne fallait même pas prendre cette mesure. On pouvait arranger avec les agents et passer. Maintenant que la mesure a été annoncée, quand tu évoques cela au barrage, on te donne un reçu de 140 000fg immédiatement. Ils te disent carrément d’aller donner au gouvernement alors », a témoigné Mamadou Oury qui roule entre Conakry et Mamou.
En plus des tracasseries, il explique que tout a augmenté sur le marché. Le prix des pièces détachées des véhicules a drastiquement augmenté. « Un pneu qu’on achetait à 130 000fg, aujourd’hui, nous l’achetons à 160 000fg. Je suis allé faire une vidange une boite d’huile qu’on vendait à 85000fg, coûte désormais 110 000fg, une plaquette qu’on achetait à 35000fg, est vendue actuellement à 50 000fg, un filtre d’huile qui était à 15000fg est à 25000fg. Eux ils disent que c’est seulement le carburant qui a augmenté. Pourtant, ce n’est pas seulement le prix du carburant qui augmenté, le prix des pièces aussi a augmenté, le prix des denrées alimentaires a augmenté. Dire que nous n’allons pas augmenter le prix du transport c’est de nous faire souffrir. Alors que nous travaillons pour gagner. Il y a aussi le mauvais état de la route. En Conakry et Mamou, je carburais 50 litres d’essence aller-retour, actuellement je mets 45 litres aller et 40 litres retour. Quand on calcul l’augmentation du prix de 2000fg multiplié par 40 cela fait 80 000 de plus sur nos charges ».
Mamadou Oury est catégorique, tant que les prix du carburant, des pièces et des prix des denrées alimentaires restent maintenus, le prix du transport du transport restera en hausse « Quand on nous dit de ne pas augmenter le prix du transport ça ne marchera pas. C’est pourquoi nous observons la grève. Ce n’est pas de gaieté de cœur. A Linsan, on achetait un plat de riz à 5000fg aujourd’hui, c’est à 10 000fg, si tu dois mettre de la viande le plat coûte 35000fg. Tant que le prix du carburant n’augmente pas, un chauffeur n’ose pas augmenter le prix du transport. Le mois passé, quand il y a eu la rumeur que le prix du carburant devait augmenter tous les prix avaient augmenté, quand il y a eu augmentation, ils ont augmenté aussi ».
Des forces de l’ordre qui ne respectent pas les consignes de la hiérarchie, des syndicats qui ne roulent pour le gouvernement, une panoplie de problèmes qui pousse les transporteurs à maintenir la pression.
Ibn Adama