Au Sénégal, l’État a prévu un budget de 10 milliards de francs CFA pour financer la confection de tenues scolaires pour la prochaine rentrée 2021-2022, dans le préscolaire et le primaire. Une mesure annoncée par le président Macky Sall en conseil présidentiel sur l’emploi et l’insertion sociale des jeunes au mois d’avril dernier. La mesure est en train d’être mise en œuvre malgré les critiques des syndicats et de la société civile.

Le ministère de l’Education nationale travaille sur la mise en place des tenues scolaires généralisées. Il ne manque plus qu’à choisir les couleurs. L’objectif est d’atteindre une meilleure égalité et harmonie sociale à l’école.

Sans remettre en question l’idée d’une tenue uniformisée, les acteurs de l’éducation s’opposent à ce projet qui n’est pas une priorité selon eux. Recrutement d’enseignants, construction de classes ; les propositions sont nombreuses explique Abdoulaye Fané, président de l’Union nationale des parents d’élèves. «Il y a des problèmes liés à l’absence de sanitaires, à l’absence de murs de clôture, des matériels pédagogiques. Il faudrait prendre en compte d’autres charges qui sont indispensables particulièrement dans les régions reculées où il y a vraiment des difficultés vécues par les élèves

La confection des tenues par des artisans locaux a aussi pour objectif de créer de l’emploi chez les jeunes. Un argument qui ne convainc pas Abdou Faty, secrétaire général du Syndicat des enseignants libres du Sénégal. « Nous pensons que créer 6000 classes, c’est créer des emplois. Construire et fabriquer des milliers de table- bancs, c’est créer des emplois. Amener des points d’eau aussi, c’est des emplois durables ».

Cheikh Mbow, directeur exécutif de l’ONG de défense de l’éducation, la COSYDEP, ajoute « que la priorité est d’assainir les écoles et de protéger les élèves face à la recrudescence du Covid-19 ».

RFI