C’est une pilule amère dont les agents de l’Etat, les bouffe-la-craie en particulier, ne veulent pas du tout avaler. Alors qu’ils pleurent à chaudes larmes l’augmentation unilatérale du prix des produits pétroliers à la pompe,  voilà que le goubernement, en accord avec certains leaders syndicaux, annonce le début du prélèvement des 5 % de leurs salaires et des 2 % sur les primes des retraités. Des prélèvements censés alimenter l’Institut national d’assurance maladie obligatoire (INAMO) et la Caisse de la prévoyance sociale. Une morsure qui entre vigueur dès la faim de ce mois d’août.

Mais comme dans l’affaire d’augmentation du prix du car-brûlant à la pompe, les leaders syndicaux qui ont été associés aux négociations sont désapprouvés par leurs bases respectives. Celles-ci accusent ceux-là de rouler pour le gouvernement afin de préserver des petits privilèges qui leur seraient accordés. Les syndicaleux se trouvent aujourd’hui entre le marteau et l’enclume et tentent de justifier leur accord. Ce mercredi 25 août, responsables de la CNTG et de l’USTG (version Mamou) se sont retrouvés à la Bourde du travail pour bavarder sur cette affaire devenue une patate chaude entre leurs mains et répondre à ce qu’ils ont perçu comme des  » Propos démobilsateurs distillés dans la presse par des camarades se disant défenseurs des travailleurs ». Dans leur déclaration, l’intercentrale CNTG-USTG et le SLECG présentent les contestations des autres structures syndicales comme  » Une manœuvre à haut risque, de nature à démobiliser l’opinion en général et les fonctionnaires en particulier « .

Amadou Diallo, secrétaire gênant de la CNTG explique que l’intercentrale a accepté d’accompagner le goubernement à cause de la précarité du fonctionnaire guinéen :  » De 1958 à 2014, les fonctionnaires guinéens n’ont connu de système, de protection sociale que la maigre portion du budget des services allouée pour les cas de maladie, montant qui, dans la plupart des cas n’a jamais été utilisé pour les ayant-droit. Tous les frais de santé de l’agent reposaient sur son maigre salaire qui couvraient à peine deux semaines du mois ».

L’intercentrale CNTG-USTG dit ne pas douter de la nécessité et des avantages de la mise en place de ces deux structures :  » Outre les soins offerts ici pour certaines pathologies, des évacuations sanitaires ont été accordées à des agents de l’Etat « .

L’intercentrale CNTG-USTG réaffirme sa « détermination à tout mettre en œuvre pour permettre aux travailleurs guinéens d’avoir une protection sociale effective. Ils demandent aux contestataires de revoir leur copie :  » Nous demandons à toutes les centrales d’éviter les propos va-t’en guerre quand on sait la portée d’un discours relatif à la vie des salariés. Aux mêmes responsables syndicaux, nous rappelons que nous avons l’obligation morale de respecter, voire d’honorer nos camarades morts ».

Pas sûr que cette déclaration puisse convaincre les travailleurs à accepter une assurance maladie qui menace leur portefeuille déjà malade.

Yacine Diallo