Sékou Koundouno fait l’objet d’un mandat d’arrêt international en date du 31 mai 2021 mais qui, très curieusement, n’a été rendu public que le mercredi 25 août. Il serait poursuivi pour « association de malfaiteurs, incendie volontaire, troubles à l’État par le massacre, la dévastation ou le pillage, participation à un mouvement et menace par le biais d’un système informatique. » Le mandat d’arrêt a pour but de mettre main sur la personne qui en est l’objet afin qu’elle réponde des faits qui lui sont reprochés devant le juge.
Il se trouve que plusieurs autres personnes sont poursuivies pour les mêmes faits et sont en détention provisoire depuis bientôt dix mois. L’instruction de leur dossier a pris fin depuis fin avril 2021. Quatre mois après, leur procès n’est toujours pas ouvert. Quelle est donc l’utilité de lancer un mandat d’arrêt international contre un citoyen si en fin de compte il n’a pas droit à un procès ? Si l’objectif poursuivi dans le cadre de ces poursuites judiciaires est uniquement de détenir des citoyens sans jugement, Sékou Koundouno a toutes les raisons de se mettre en sécurité. Il sera peut-être encouragé à se présenter devant le juge lorsque ses compagnons de lutte qui sont en prison actuellement seront jugés. Il faut donc ouvrir le procès de ces derniers, le reste suivra.
Me Traoré