Le 1er septembre, le goubernement, via le mystère des Hydrocarbures de commun accord avec les opérateurs gaziers, a mis en place un «cadre réglementaire portant sur l’encadrement des prix de vente du gaz butane aux consommateurs». Pour, dit-on, protéger l’environnement et vulgariser le gaz butane. Ils ont signé auparavant un protocole d’entente le 17 août.
De nouveaux prix du gaz ont été annoncés. Ainsi, pour recharger la bouteille de 6 kg, le client casque désormais 69 000 au lieu de 130 000 francs glissants; celle de 12 kg est rechargée à 143 500 au lieu de 270 000 GNF.
Seulement voilà ! Le prix de la consignation et des accessoires de la bouteille (détenteur, brûleur, cooktop, raccord) n’a pas baissé. C’est pourquoi, le nouveau client débourse chez le vendeur entre 400 000 et 415 000 francs glissants pour le pack complet (achat de la bouteille de 6 kg et ses accessoires) et 500 000 francs glissants pour la bouteille de 12 kg consignée et rechargée.
Le 3 septembre, des commerçants ajoutent que l’Etat n’a pas subventionné les bouteilles de gaz jusqu’à date. En maints endroits des quartiers Kipé et Taouyah, ces vendeurs ont arrêté la vente de la marque Ya!gaz au profit de celle appelée NP. Pourquoi ? Au téléphone, le 3 septembre, Souleymane Barry, agent commercial de Ya !gaz souligne : « Nous livrons le gaz à ceux qui font la commande. Tous ceux qui ont sollicité ont reçu leur commande. Nous avons un réseau de distribution et les nouveaux prix sont entrés en vigueur depuis le 1er septembre. Ceux qui avaient des stocks bien avant septembre sont obligés de revendre au nouveau prix, ce n’est pas nous qui avons fixé le prix. Nous-mêmes, avons été victimes du protocole signé avec l’Etat, c’est aussi le risque du travail. Je ne saurais vous dire que nous avons bénéficié d’une subvention de la part de l’Etat, cela relève de la Direction générale de la société ».
Si certains apprécient la baisse du prix du gaz butane, d’autres la déplorent. Rencontré le 2 septembre, Yaya Diallo, graisseur à la station Total de Simbaya, commune de Ratoma, apprécie la démarche : «J’espère qu’il y aura beaucoup de clients avec la baisse du prix. Maintenant, moi-même je vais l’acheter pour que ma femme se débrouille avec». Il demande aux autorités de multiplier les efforts, pour encore diminuer davantage le prix du gaz, car il estime que la «démarche permet de limiter la déforestation et l’insalubrité en Guinée, surtout dans la capitale».
Amadou Tidiane Souaré, distributeur du gaz, a suspendu la distribution, arguant qu’avec la baisse du prix, il ne bénéficie pas de grand-chose: «Actuellement, nous avons des difficultés liées à la vente du gaz butane. Le gouvernement a fixé le prix du gaz, sans nous consulter. Maintenant, avec le nouveau prix, nous ne pouvons pas nous en sortir. Sur une bouteille de 6 kg, nous ne bénéficions que de 2 500 GNF contre 5 000 GNF pour les bouteilles de 12 kg. Cela ne nous arrange pas avec toutes les dépenses que nous effectuons, surtout avec la hausse du prix du carburant». Selon lui, il n’est pas le seul à suspendre la vente du gaz butane. Les intéressés auraient rencontré les autorités: «Nous avons rencontré les autorités pour en parler, mais elles disent que le prix est indiscutable. Pour le moment, nous prenons notre mal en patience. Si toutefois nous ne trouvons pas de solution, nous ferons autre chose».
Baïlo Diallo