Le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya et ses hommes ont finalement eu raison du Président Alpha Condé. Au terme d’une journée folle, le patron du Groupement des Forces spéciales a annoncé avoir pris le pouvoir pour «mettre fin au mal de la Guinée.» Dans la soirée du dimanche, les putschistes, dans un communiqué, ont appelé les Guinéens à vaquer tranquillement à leurs occupations et les travailleurs de l’administration à reprendre le boulot. Ce lundi 6 septembre, la situation est calme, du moins dans la matinée. La commune de Kaloum, centre des affaires et de l’administration, les activités tournent au ralenti. La circulation est très fluide, des boutiques et magasins restent fermés.

Des institutions bancaires fonctionnent. Une grande partie du marché Niger est fermée. L’administration ne fonctionne pratiquement pas, les bâtiments sont ouverts, mais il n’y a que quelques cadres. Les autres fonctionnaires ont préféré rester chez eux.

Une vue du marché Niger

Dans les départements visités, les Secrétaires généraux ont confortablement pris le relais. «Je suis au poste depuis 7h puisque l’administration est une continuité», lance Docteur Famoï Béavogui, Secrétaire général du ministère de l’Agriculture. Son Chef de cabinet, Mamadouba Sankon, de renchérir : «Quand ce genre de situations arrivent, on ne peut pas bloquer l’administration. Quelques cadres du département doivent gérer les affaires courantes.» Pour ce qui est du coup de force d’hier, Mamadouba Sankon n’a pas porté de gants : «Nous sommes là pour répondre aux instructions des nouvelles autorités… L’administration ne fonctionnait pas. Nous venions à 7h,  rentrions à 16h, mais la vérité est que rien ne fonctionnait.» Un cadre du ministère de l’Industrie met lui aussi en avant la continuité de l’administration : «L’administration demeure, elle est apolitique.  Quelle que soit l’autorité, nous devons servir. Nous allons continuer le travail comme d’habitude.» Aux Ministères de l’Energie, de la Justice, de la Coopération et de l’Intégration africaine, de la Pêche et de l’Economie maritime, c’est silence radio.

 Il faut noter que toutes les issues qui mènent au Palais présidentiel sont bouclées par des militaires aux visages masqués. Bref Kaloum est encore sous haute surveillance !

Yacine Diallo