Après le renversement du régime d’Alpha Condé par les putschistes, les victimes de Kaporo rails, Kipé 2 et Dimesse, attirent l’attention des nouvelles autorités du pays. Dans une déclaration rendue public le samedi 11 septembre, ces victimes demandent l’inculpation de l’ancien ministre de la ville et de l’aménagement du territoire, Ibrahima Kourouma et Cie. Étant une victime du régime déchu, M Sow, dit qu’il a accueilli le coup d’Etat du 5 septembre, avec beaucoup de soulagement dans la mesure où dans ce pays le fatalisme est aujourd’hui une culture et beaucoup misaient sur l’intervention de Dieu. «On pensait qu’Alpha Condé, ne pouvait pas sortir de Sékhoutouréya vivant. Aujourd’hui, il a été délogé par le colonel Doumbouya, on ne peut que se réjouir en espérant que la venue de ses militaires va permettre à toutes les victimes d’injustice surtout les habitants de Kaporo rails et des casses de Conakry à Coyah, en passant par Dubréka d’être rétablis dans leurs droits».

Traités par le régime déchu comme des parias dans leur propre pays, ces victimes en larmes et désemparées ne réclament que la mise en place d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur le dossier en inculpant M Kourouma et son secrétaire général M Mohamed Mama, mais aussi toutes les autres personnes impliquées. «Il faut qu’ils soient traqués et qu’ils répondent de leurs actes parce qu’ils ont détruit l’avenir de 1203 familles. 20 000 citoyens sont concernés. Aussi 3641 élèves ont été obligés d’abandonner les écoles, des lieux de cultes dont une dizaine de mosquées et deux églises ont été détruits. Et il était près également à démolir les cimetières de Bambéto et de Kaporo rails. Ces gens-là sont des Satan, il faut les mettre à leur place aujourd’hui» lance-t-il.

Mamadou Samba Sow, rappelle qu’au niveau de la CEDEAO, ils attendent en septembre, l’arrivée d’une délégation de juges de cette institution dans le cadre d’un transport judiciaire. Une audience est prévue à l’issue de laquelle on déterminera de la nécessité ou non de leur venue à Conakry. Parce que selon lui, ce transport judiciaire était prévu depuis 2020, mais les autorités guinéennes ont refusé de recevoir cette délégation de la cour sous prétexte qu’elle n’était pas en mesure de sécuriser son séjour. «On leur a dit donc que l’axe à côté duquel se trouve Kaporo rails était une zone de turbulences. Donc, les autorités n’étaient pas en mesure de sécuriser cette délégation. Nous attendons donc qu’il y ait cette audience après les vacances judiciaires pour savoir si la cour va accepter d’envoyer une délégation surtout que le christ ou le Moïse du RPG n’est plus aux affaires».

En attendant d’être reçus par le colonel Doumbouya, ils souhaitent l’arrêt de tous les travaux sur ces domaines et demandent à l’homme fort du pays de les leur restituer. «Nous demandons au colonel Doumbouya de nous restituer nos terres parce que nous avons des documents qui ont été délivrés par la première et la deuxième république. Nous avons été agressés indûment, nous sommes les propriétaires de ces terrains et rien ne justifie que ces terrains appartiennent à l’Etat. Ils n’ont aucun document légal qui pourrait justifier cela. Nous poursuivrons ce combat jusqu’à la victoire», a lancé El hadj Mamadou Alpha Oumar Diallo, une autre victime.

En février 2019, les bulldozers de Ibrahima Kourouma, ex-ministre de la ville et de l’aménagement du territoire ont lancé un processus de démolition des maisons, des commerces, des écoles, des lieux de cultes et même les arbres n’ont pas été épargnés dans les zones de Kaporo rails, Kipé 2 et Dimesse, en vue de poursuivre le développement du centre directionnel de Koloma, qui devait permettre de décongestionner le quartier administratif et des affaires de Kaloum.

Kadiatou Diallo