La junte militaire au pouvoir en Guinée depuis le 5 septembre a lancé le 14 septembre, des concertations avec les « Farces vives » de la nation. Le colonel Doumbouya Laye M’a dit et ses hommes comptent associer «tout le monde», pour obtenir des propositions qui puissent aider le bled à retrouver le droit chemin. Après le bavardage avec les acteurs politiques, les coordinations régionales, les chefs religieux, les organisations de la Société civile, et tout et tout, le nouvel homme fort du bled a eu un tête-à-tête  avec les représentants des institutions diplo-magiques et consulaires en Guinée. Laye M’a dit en a profité pour justifier son coup d’éclat et étaler sa vision : «C’est parce que les fruits n’ont pas tenu les promesses des fleurs que l’intervention salvatrice que nous avons opérée, appréciée par le peuple, saluée par les forces vives était devenue inévitable. Nous vous prions de bien vouloir en tenir compte dans vos analyses et dans vos propositions… La Communauté internationale a toujours été au chevet de la Guinée, c’est pourquoi nous souhaitons vous écouter, entendre vos analyses et recevoir toutes les propositions enrichissantes, dans le respect de notre intégrité, de notre dignité et de notre souveraineté».

Le Colonel Doumbouya avoue à demi-mot que l’intervention de l’armée pour virer Alpha Grimpeur de Sékhoutouréya n’était pas compatible avec certains principes des organisations internationales, mais jure que le coup d’Etat était devenu nécessaire, pour éviter au bled de sombrer : «Nous ne voulons pas commettre les mêmes erreurs du passé. Cette ambition collective est parfois allée à l’encontre des chemins balisés par des principes convenus par les organisations sous régionales, régionales et internationales. Cela ne signifie pas que nous nous mettons en dehors des règles, mais plutôt que nous adaptons les solutions aux réalités et aux problématiques que nous avons, afin d’éviter de reprendre à zéro.»

Le chef de la junte demande l’aide de la Communauté internationale, mais pose des conditions : «Nous avons besoin de vous pour accompagner le processus sans pression, sans injonction, en faisant primer le réalisme sur la théorie et les principes. Nous comptons beaucoup sur la fraternité, l’amitié, la solidarité et le partage d’expériences, pour façonner une nouvelle image de notre pays auquel nous croyons».

Yacine Diallo