Le 21 septembre de chaque année, l’humanité célèbre la journée internationale de la paix. Cette année, la journée est célébrée sous le thème : « Se relever, pour un monde plus équitable et durable». Pour renforcer les idéaux de la paix au sein de toutes les nations et en faveur de tous les peuples. Même si depuis décembre 2019, l’humanité connaît une crise sanitaire sans précédent, avec la pandémie Covid-19.

Cette année, le Réseau Paix et Sécurité des Femmes de l’espace CEDEAO (REPSFECO) a mené à Conakry une campagne régionale des organisations féminines pour la paix au Sahel et en Guinée. C’est pourquoi, la présidente du REPSFECO, madame Dorcas Dioné Nema a rappelée l’historique de la campagne, ce 21 septembre à l’occasion d’une conférence de presse. Pour elle, cette journée internationale est une journée de cessez-le-feu et de non-violence, pendant laquelle toutes les nations et tous les peuples sont invités à cesser les agressivités et toutes formes de violences. Et d’indiquer : « Chaque année, les Nations Unies nous invitent à réfléchir sur le projet d’un monde durable et équitable. La campagne régionale des organisations des femmes pour la Paix au Sahel et en Guinée a pour mandat la mise en œuvre de la déclaration du Secrétaire général des Nations Unies du 23 mars 2020. M. Antonio Guterres, le Secrétaire général des Nations Unies, a lancé un appel à un cessez le feu immédiat partout sur la planète, afin de se concentrer ensemble sur le vrai combat : vaincre la Covid-19 ».

Elle estime que cette déclaration soutient que faire taire les armes peut non seulement soutenir la lutte contre la COVID-19, mais aussi créer des opportunités pour faire parvenir une aide vitale et pour ouvrir la voix de la diplomatie. «Le cessez-le-feu peut apporter l’espoir aux personnes qui souffrent dans les zones de conflits et qui sont particulièrement vulnérables à la pandémie ».

Selon Mme Dorcas depuis cette déclaration, 180 pays ainsi que le Conseil de sécurité des organisations régionales, des organisations de la société civile, les défenseurs de la paix et des millions de citoyens du monde ont approuvé à l’appel de cessez-le-feu. « Le REPSFECO régional, ses antennes nationales et ses partenaires ONU femmes, ont saisi cette opportunité pour la mise en œuvre de la déclaration du SG des Nations Unies, afin d’impliquer plus d’artères dans la consolidation de la paix. Tenant compte de toutes ses dispositions de l’organisation des Nations Unies, nous osons croire de la vision d’un monde sans conflit, sans violence, d’un monde meilleur, plus équitable et durable » espère-t-elle.

Dame Fatou Baldé Yansané de la coalition des femmes leaders (COFEL), a rappelé pour sa part que la paix est un pion pour tout le monde, pour laquelle les femmes se sont toujours illustrées, afin de la consolider. « Dans cette crise qui affecte le monde entier, les Guinéennes se sont mises en première ligne dans la riposte », car elles  sont « fortement impactées par la dure réalité de la pandémie et ses conséquences au quotidien. Mais loin de s’avouer vaincue, elles s’adaptent, redoublent d’ingéniosité et mettent en place chaque jour des solutions pour la survie de leurs familles et leurs communautés. Dans la sensibilisation, et l’information elles se sont illustrées positivement pour freiner la propagation du COVID-19. Malheureusement, elles ont été beaucoup touchées du fait de leurs rôles de gardes malades dévolues, de leurs époux, leurs enfants et la famille en général ». Malgré l’état d’urgence sanitaire, les femmes ont dû braver les interdictions pour aller au marché, en vue d’assurer la survie de leurs familles. Avec tous ses efforts, les femmes et les filles occupent des positions des plus vulnérables dans le secteur formel et constituent la majeure partie du secteur informel. Le gouvernement les aura ignorées dans la mise en place du plan de résilience économique. Or ce secteur, bien qu’oublié par le gouvernement, constitue un pourvoyeur de recettes et contribue considérablement dans le Budget national. « Dans les années 1996 et 2000, la contribution du budget avoisinait les 25%. Elles sont historiquement dans la résolution des crises sanitaires. Non seulement, elles ont en charge l’alimentation de leur famille, mais elles constituent une partie importante de la force du travail agricole, notamment celles du monde rural. Elles tiennent également le commerce de proximité et le secteur tertiaire en général ».

Impact Covid 19 sur les activités des femmes

La crise sanitaire a eu pour première conséquence, la réduction des déplacements, voire leurs arrêts, la plupart des femmes évoluant dans le secteur informel s’approvisionnent en Asie ou en Inde. « Il leur était impossible de voyager. Cela a entraîné un ralentissement de leurs activités commerciales et donc leur revenu a considérablement baissé. Cette baisse de revenu a entraîné la baisse de la qualité de vie et du bien-être dans leurs ménages, parce que nous savons bien, malgré ce caractère de fierté que les hommes se bombent le torse pour dire j’assume ma famille, en Guinée plus de 60% des familles sont tenues par le petit commerce des épouses». Les femmes et les filles font aussi face au manque d’information, de sensibilisation, leur permettant d’accéder à une information de qualité et fiable sur la maladie.

Par ailleurs, Mme Fatou Baldé Yansané indique que toutes les études menées de janvier 2020 à décembre 2020 ont démontré que les résurgences domestiques se sont accentués, avec la promiscuité et la proximité des chefs de famille et du reste des membres de la famille. Au-delà de l’engagement de notre gouvernement, le soutien de la communauté internationale est capital, car la pandémie intervient dans un contexte de crise sociopolitique récurrent en Guinée. Les démunis majoritairement constitués des femmes étant déjà dans un état de vulnérabilité critique. L’activiste des droits des femmes estime que le monde de demain doit se construire par et pour les femmes et filles. « Et pour cela, nous avons besoin de l’engagement de nos gouvernements. Les femmes veulent faire entendre leur voix et participer activement à la gestion de la crise sanitaire et sociale (…)»

Kadiatou Diallo