Le 29 septembre, la frontière guinéo-sénégalaise a été officiellement rouverte par les nouvelles autorités guinéennes. 48heures, après la réouverture de celle entre la Guinée et la Guinée-Bissau. Toutes les deux avaient été fermées le 27 septembre 2020 pour « raisons sécuritaires » selon le régime déchu d’Alpha Grimpeur.

La réouverture de cette frontière suscite la joie chez les commerçants et les transporteurs. Au poste de contrôle de Bhoundou-fourdou (Koundara), c’était l’allégresse au niveau des autorités et des transporteurs. Les autorités militaires de la région administrative de Labé, notamment le commandant de la gendarmerie départementale ont assisté à l’évènement. Sur invitation des autorités guinéennes, les autorités sénégalaises notamment le maire de Linkerie et les chefs de douanes et des services de sécurité ont partagé la joie de cette réouverture avec les Guinéens, a indiqué une source douanière. 

Selon Mamadou Tanou Diallo, Secrétaire administratif du syndicat des chauffeurs, la fermeture de la frontière entre la Guinée et la Guinée-Bissau et guinéo-sénégalaise pour les voitures a commencé en mars 2020, à l’approche des élections, c’est ensuite que les gros porteurs ont été bloqués. Beaucoup de commerçants ont perdu leurs marchandises «Nous avons perdu des milliards. Nous avons beaucoup souffert, surtout nous qui sommes dans la région de la Moyenne Guinée. Plus de 100 véhicules traversaient la frontière par jour. Nous étions obligés de nous rabattre vers les marchés hebdomadaires, pour pouvoir nourrir nos familles. Mais là aussi, nous étions devenus trop nombreux, donc difficilement nous gagnions des bagages à transporter d’un marché à l’autre.  Nous sommes très heureux aujourd’hui du fait que nos activités vont reprendre normalement. Nous remercions le CNRD, pour ce geste qui sauve des vies», se réjoui Mamadou Tano Diallo.

C’est avec haine et méchanceté que le défunt régime avait fermé les frontières, a indiqué El Hadj Taslima, opérateur économique basé à Labé. «Aujourd’hui, c’est la joie au Foutah (Moyenne-Guinée) et toute la Guinée entière. Puisque cette frontière apportait non seulement la richesse aux Guinéens, mais aussi à l’Etat qui récoltait des milliards. Nous avions vraiment souffert de la cherté des prix. Par exemple, le sac de sel qui se négociait à 25 000 Francs guinéens est passé à 120 000 FG avant de baisser à 90 000 FG. Cette situation avait fait que de nombreux commerçants parmi nous ont perdu leurs capitaux. Donc, l’ouverture de cette frontière est un soulagement pour nous. Nous remercions le CNRD d’avoir pensé à nous, en cette période difficile», a réagi El Hadj Taslima.

La fermeture de la frontière guinéo-sénégalaise en 2020 était intervenue en pleine campagne électorale et au moment où l’Union des forces démocratiques de Guinée, UFDG, de Cellou Dalein Diallo acheminait du matériel de campagne (tee-shirts et gadgets notamment). Le pouvoir de Conakry évoquait des raisons de sécurité, pour justifier sa décision unilatérale.

Ibn Adama