Ce 28 octobre, Ousmane Diallo alias Gnelloy, autoproclamé « ministre de la défense » du Prési déchu Alpha Grimpeur sur Facebook, a été condamné, en appel, à deux ans d’emprisonnement. Il lui a été aussi interdit d’émettre des messages sur les réseaux sociaux pour une période de cinq ans. Il doit aussi payer 5 000 francs glissants comme franc symbolique. La Cour intime aussi au prévenu de publier, à ses frais, cette décision dans huit organes de presse. A l’audience du 21 octobre, le pro-crieur, Alhassane Baldé, avait requis la confirmation partielle des peines de 5 ans de gnouf, prononcées par le Tribunal de première instance de Dixinn. Le parquet avait demandé de lui accorder des circonstances atténuantes pour, dit-il, lui permettre de réintégrer la société. Le prési du tribunal, Mangadouba Sow, l’a retenu dans les liens de la culpabilité pour « injures publiques et menaces ». «Les réseaux sociaux ne sont pas pour les injures. Qui souhaite que son père ou sa mère soient insultés ? », lance-t-il à l’adresse du public. Le magistrat enfonce le clou en affirmant que Kadiatou Biro Diallo en a été victime, ainsi que ses parents et ses ancêtres. «A qui vous rendez service ? Est-ce que c’est avec cela que l’on construit une nation ? », demande-t-il au jeune Gnelloy qui se mure dans le silence. «Des injures grossières, vulgaires qu’on a entendues ici, je n’en avais jamais entendues » auparavant, charge Mangadouba Sow.
Me Pépé Antoine Lama, avocat de Kadiatou Biro Diallo : «C’est une sanction exemplaire à l’encontre d’un insulteur public qui s’est singularisé à travers ses invectives. Par cette décision, la Cour vient de restaurer l’honneur et la dignité de Kadiatou Biro Diallo qui avaient été souillés par les comportements de ce jeune. Kadiatou Biro Diallo est satisfaite de la décision. Elle a la fierté de rendre service à la Nation parce que la sanction tombée va servir de leçon à tous ceux qui seront tentés d’utiliser les réseaux sociaux à des fins qui n’honorent pas la République et la dignité humaine. »
Aussi des peines complémentaires allant dans le sens de son interdiction d’utiliser les réseaux pendant 5 ans, la publication de la décision à ses frais dans 8 journaux de la place de large diffusion ont été ordonnées.
Me Almamy Samory Traoré, avocat d’Ousmane Gnelloy, regrette le retour de son client au gnouf, bien qu’il ait reconnu les faits d’injures publiques proférées par lui.
Le rôle que jouait Ousmane Gnelloy sur le réseau social Facebook était connu des Guinéens et c’est ce qui l’a d’ailleurs rendu célèbre. Il attaque, réplique, injurie, foulant au pied les convenances de tout ordre. Ses vidéos relayées et partagées sur les réseaux sociaux choquent, indignent au-delà de ses «détracteurs et adversaires politiques ».
Mais, protégé par le régime déchu à qui, Ousmane Gnelloy Diallo et sa sœur Fatou Gnelloy Diallo, rendaient service, le jeune condamné n’avait jamais été coffré pour purger sa peine de cinq ans de prison prononcée par le TPI de Dixinn. A l’époque, il savourait une impunité garantie par le plus haut sommet de l’Etat. Ainsi, le « ministre » Gnelloy et son mentor Alpha Grimpeur resteront entre quatre murs : le premier au gnouf, le second, en quelque sorte, en résidence surveillée, dans un lieu tenu secret.
Yaya Doumbouya