Ce 17 novembre, les membres de l’Union nationale des menuisiers  et tapissiers de Guinée ont manifesté devant le ministère de l’Environnement et des Eaux et Forêts pour demander la levée de l’interdiction de la coupe du bois. Privés de bois de qualité depuis plus de 6 mois maintenant, ces travailleurs de meubles et tapissiers ont décidé de se faire entendre devant les autorités. Ils dénoncent le business derrière cette interdiction, demandent la règlementation du prix qui est devenu exorbitant du fait du caractère clandestin de la vente du bois. 

Amara Touré, président de l’Union nationale des menuisiers et tapissiers de Guinée a indiqué que toutes les démarches qu’il a menées auprès du ministère de tutelle ont été jusque-là vaines. Ce qui les a poussés à se faire entendre de cette manière : « Ce n’est  pas l’autorisation de la coupe du bois seulement qui nous intéresse, bien avant  l’interdiction un madrier valait entre 250 000fg et 300 000fg, ça a évolué jusqu’à 950 000fg. Pendant l’interdiction le madrier  est vendu entre 1500 000fg et 2000000fg et ça aussi quand tu verses l’argent, tu peux faire 2 à 3 mois sans être en possession du bois. Ce qui fait que nous les menuisiers et les tapissiers nous souffrons doublement. Les gens qui coupent le bois de façon illicite pour aller vendre à l’extérieur bénéficient beaucoup plus que nous. Il y a des gens qui avaient stocké le bois  à Coyah et à Dubréka  avant l’interdiction. Ils mettent le stock sur le marché et fixent un prix à leur convenance ». Le président de l’Union nationale des menuisiers accuse les acteurs de la filière bois d’être à la fois juge et partie. Parce que, dit-il, ce sont eux qui coupent le bois, qui le transportent et qui le vendent.  «  Ce n’est pas seulement les menuisiers qui souffrent, c’est la population guinéenne. Les meubles que nous fabriquons aujourd’hui ne sont pas achetés, parce que les gens estiment que c’est trop cher, pourtant  nous achetons le bois  très cher  le prix varie entre 1500 000fg et 2 000 000fg ».

Après quelques minutes de grogne, les manifestants ont été reçus par les autorités de ministère de l’environnement qui ont promis de prendre rapidement des mesures pour lever l’interdiction. « L’interdiction devrait être levée depuis septembre, malheureusement, il y a eu trop d’imperfections. Madame la ministre est en train de prendre toutes les dispositions pour lever la suspension dans les plus brefs délais. Pour qu’il y ait levée de suspension, toutes les mesures sont envisagées pour une gestion durable de nos ressources forestières », a promis le colonel Layali Camara, directeur national des Eaux et Forêts.

Ibn Adama