Le procès des présumés ravisseurs de l’opérateur économique El Hadj Abdourahmane Diallo dit El Hadj Doura a repris ce 29 novembre, au tribunal de première instance de Dixinn. Pour cette audience, Mamoudou Diallo, marabout et beau-frère du défunt, a été le premier à passer à la barre. Il a rejeté les accusations en bloc.
Mamoudou Diallo est un marabout malien, beau-frère de feu El Hadj Doura qui lui avait donné la fille de son frère en mariage. Il est accusé, comme les autres, d’association de malfaiteurs, d’enlèvement, de séquestration, de complicité, de recel, d’abstention délictueuse, de blanchiment de capitaux. Des accusations qu’il a catégoriquement niées : «J’ai été arrêté à cause de ma voiture. Je l’ai prêtée à Doura Chérif (un autre ressortissant malien, ndlr). Il a été arrêté avec le véhicule. On m’a appelé, je me suis présenté, ils nous ont transférés à Matam. Je ne connais rien de l’affaire ».
Sauf que Mamoudou Diallo en sait beaucoup plus que ce qu’il a déclaré. Non seulement son véhicule aurait servi à l’enlèvement du vieux Doura, il connaissait aussi Hamidou Diallo, le jeune qui a loué la villa de Sonfonia dans laquelle la victime a été conduite et séquestrée, après son kidnapping. Devant l’enquête préliminaire et devant la juge d’instruction, Mamoudou Diallo aurait reconnu ces choses. «Vous avez même reconnu, en présence de votre avocat, avoir fait des consultations dans cette villa pour des femmes », lui rappelle le juge. «Je ne m’en rappelle pas», répond-il. Le juge ajoute : «C’est vous qui avez déclaré en instruction que la villa comporte 3 chambres, deux douches, qu’elle était dans une cour fermée. Vous avez aussi déclaré que Hamidou habitait seul dans cette villa ». Mamoudou Diallo de répondre : «Je ne connais pas cette villa». Il a aussi nié les questions qui lui ont été posées par son propre avocat pendant l’instruction. Cela a poussé le juge à interrompre son interrogatoire, son avocat n’étant pas présent : «Si vous niez même les questions de votre avocat, ce sera compliqué».
Ce comportement de Mamoudou Diallo lui a valu une remontrance de la part de certains de ses codétenus. Ils lui reprochent de n’avoir pas voulu livrer la vraie version : «Arrêtes de tourner, dis la vérité », lui a lancé un prévenu.
Quand nous mettions en lignes, c’est Mariam Camara, seule femme impliquée dans cette affaire, qui répondait aux questions du tribunal. (A suivre)
Yacine Diallo