Le négoce a durement été éprouvé sous la décennie de règne du Prési déchu Alpha Grimpeur. Pillages, casses, incendies, cambriolages et fermetures de frontières, les opérateurs comiques ont subi maints dommages, suscitant méfiance et défiance envers le régime grimpant. Généralement, ces réalités contre le commerce surviennent à l’occasion des manifs politiques et sociales dans le bled, notamment à Cona-crime. Le fait que Chérif Mohamed Abdallah, patron du Goha (Groupe organisé des hommes d’affaires) ait rejoint le FNDC (Front national pour la défense de la Constitution de mai 2010), aurait exacerbé la tension entre les commerçants et le pouvoir. La réaction des politiciens aujourd’hui ? Chérif Abdallah l’a exprimé ce 9 décembre sur FIM FM.

Selon l’opérateur comique, les politicards se soucient moins des problèmes des commerçants. « J’ai l’impression que les politiciens ne nous aident pas, alors que nous (commerçants) sommes victimes des événements politiques. J’ai l’impression qu’ils ne prêtent pas beaucoup attention à cela, parce qu’on parle de tout, sauf de la destruction des biens des commerçants. Et cela ne peut pas marcher. Lorsque je suis revenu du Sénégal, nous avons rencontré le colonel Mamadi Doumbouya, le Président du CNRD (Comité national du rassemblement pour le développement). Juste après, on lui a fait un rapport dans lequel on a souligné le problème de destruction du négoce. Mais, le CNRD est un gouvernement de transition qu’il faut aider et accompagner. Je travaille pour que la transition réussisse, afin qu’on sorte définitivement de cette situation», déclare Chérif Abdallah.

Le patron du Goha a laissé entendre une menace contre les acteurs politiques. Le Goha peut donner des consignes de vote aux opérateurs comiques lors des échéances électorales qui marqueront la fin de la transition dans le bled. « Tout gouvernement qui va venir, s’il ne parle pas de dédommager directement les opérateurs économiques, vous pensez qu’on ne peut pas donner des consignes pour ne pas voter pour la personne ? Ils (les politiciens, Ndlr) ont besoin de nous, ce sont eux qui ont besoin de nous. On peut dire qu’un candidat qui ne prend pas l’engagement clair de vous dédommager, ne votez pas pour lui, qui qu’il soit. Et ça va passer…», menace-il. Politiciens, quelqu’un peut-il lever le petit doigt, ne serait-ce que pour le démentir ?

Yaya Doumbouya