Samedi 11 décembre, au siège du RPG arc-en-ciel, des jeunes se sont fait entendre, réclamant la libération de l’ex-Prési Alpha Grimpeur. Ils ont été vite étouffés par des pandores, déployés là la veille. Il courait rumeur de manif depuis des jours. Les manifestants se réclament du FINAL-PRAC, Front national pour la libération du Président Alpha Condé. Leur slogan : « Libérez Alpha Condé ! ».

Selon des témoins, plusieurs manifestants ont été arrêtés, ou molestés. Le gaz lacrymogène s’est répandu alentour. «Le gaz m’a fait suffoquer. Je n’en ai jamais aspiré», marmonne une gargotière installée dans le coin. «Une  jeune fille a été giflée, son téléphone retiré par des agents au cours de la débandade», souffle un témoin.

Plusieurs manifestants se sont réfugiés dans les gargotes. Les manifestantes lançaient aux journaleux : « Sortez, dégagez ! Vous êtes tous les mêmes, on a rien à vous dire. » Alexandre Kolié, militant du Rpg pointe les bidasses.  

«On n’était pas là pour faire de la pagaille. On a demandé à nos militants de ne pas faire de la violence, de ne pas insulter les gendarmes, ils sont là pour leur travail. On était là juste pour sensibiliser les militants et sympathisants dans le cadre de notre rencontre hebdomadaire. Ce sont des gens mécontents qui ont voulu manifester, alors que la manifestation n’est pas bonne. Aucun responsable du Rpg n’était venu le matin», râle le jeune ‘’Keita du RPG’’.

Un pick-up de la gendarmerie devant le siège du RPG le 11 décembre 2021

Le siège est quadrillé, les issus bouclées. Sept pick-up s’affichaient. Les pandores roulaient les mécaniques ou se tournaient les puces à bord de leurs teufs-teufs.

« Ce ne sont pas nos militants »

Le secrétaire gênant du Rpg arc-en-ciel, Saloum Cissé, botte en touche, selon lui, les manifestants « reçoivent des instructions ailleurs (…), ils ne sont pas nos militants. Nous avons interdit toute manifestation. On a envoyé des circulaires à l’intérieur du pays. Hier, nous avons convoqué les organisateurs pour leur dire de surseoir à toute manifestation, les chefs d’Etat de la Cédéao doivent se rencontrer. Nous allons attendre l’issue de la rencontre». Et Saloum Cissé qui affirme que le parti a ordonné de fermer le siège : «Peut-être qu’ils reçoivent des instructions ailleurs. On n’y peut rien, parce que je ne suis pas le gardien du siège. Notre rôle, c’est de donner l’ordre de ne pas ouvrir le siège. Et cela a été fait hier lors de la réunion du bureau politique élargi au comité central. S’ils se sont entêtés à manifester, c’est indépendamment de notre volonté».

Réaction du FNDC

Dans son communiqué N° 182, la Coordination nationale du Front National pour la Défense de la Constitution, FNDC, a désapprouvé un «acte répressif qui viole la Charte de la Transition». Le FNDC a demandé «la libération, sans conditions, de toutes les personnes interpellées en lien avec cette manifestation

Il a enfin invité le Comité National du Rassemblement pour le Développement, CNRD, à «garantir l’exercice des libertés publiques en toute circonstance.»

Yaya Doumbouya