Entre l’Agent judiciaire de l’Etat et certains responsables d’institutions ou de structures étatiques, la guerre est lancée. Maître Mohamed Sampil soupçonne Boubacar Yacine Diallo de la HAC, Sawa Camara de l’Institut de la recherche agronomique de Guinée, Sakoba Keïta, ancien patron de l’ANSS et Aïssata Aribot du Port autonome de Conakry de détournement de fonds. Les concernés nient tout.
Depuis quelques semaines la cité murmure qu’il est sortie des masses d’argent après le dégel des comptes bancaires de certaines institutions réhabilitées par le CNRD (après le 5 septembre) et de structures étatiques. Dans la soirée du 13 décembre, Me Mohamed Sampil, agent judiciaire de l’Etat, sur les antennes de la RTG, a porté plainte contre plusieurs personnes, pour faux et usage de faux. Boubacar Yacine Diallo, Sawa Camara, Sakoba Kéïta, et Aïssata Aribot seront sûrement les premiers à passer à la barre, ils n’auraient pas pu justifier l’utilisation de dizaines de millions de francs guinéens. Les concernés, du moins ceux cités par l’agent judiciaire de l’Etat, mettent celui-ci au défi de prouver qu’ils ont fauté. Chez nos confrères d’africaguinee.com, Dr Sakoba Kéïta n’y va pas de main morte : « Je suis fier de mon parcours et de ma gestion. Hier, on n’a pas dit quel montant on me reproche (…), retenez qu’on m’a examiné et entendu durant deux semaines, du 15 novembre au 29 novembre 2021. Un PV a été rédigé, normalement, une copie de ce procès-verbal concernant l’ANSS doit être vu. Cette procédure a été faite en ma présence et avec mon comptable bien entendu. Tout a été contrôlé pièce par pièce. Je ne me reproche de rien. Je ne permettrais pas qu’on m’enterre vivant ». Le président de la HAC, dans une déclaration, abonde dans le même sens : « L’Agent judiciaire de l’État a effectivement pris contact avec moi afin que je justifie un montant de 47.630.000 GNF. Je me suis rendu personnellement à son agence et j’ai fourni tous les documents sollicités. Le montant dont il est question a servi à couvrir des besoins immédiats de la HAC entre le 29 septembre et le 19 octobre 2021. Je trouve qu’il n’est pas élégant d’apprendre à la télévision nationale que l’on fait l’objet d’une accusation de cette nature. Je défends les dépenses effectuées et je suis disposé à répondre à la justice ». Aissata Aribot et Sawa Camara eux, ont choisi les réseaux sociaux pour ‘’se laver de tout soupçon’’. La directrice du Port jure que l’argent n’a servi qu’à ‘’payer les salaires et primes des travailleurs. Je ne me reproche absolument de rien. Je reste sereine et je crois en Dieu, le dernier juge ». Sawa Camara explique, sur Facebook : « Les 55 400 000 francs guinéens, c’est pour payer des contractuels de l’IRAG. La liste de ces personnes et leurs contacts sont disponibles. Je ne me reproche de rien ».
Tous réfutent donc les accusations de faux et usage de faux portées contre eux par l’Agent judiciaire de l’Etat. Outre ces quatre personnes, pas moins de 75 dossiers concernant des détournements de fonds publics seraient sur la table de Me Sampil.
Yacine Diallo