Younoussa Sylla alias «Le Bon » et Hawa Sylla comparaissent de nouveau à la Cour d’appel de Cona-cris, ce 15 décembre. Les anciens préfet et députée de Dubréka sont accusés de discrimination, d’abus d’autorité, de vol et de complicité par la société « Binaï Pêche ». La partie civile a introduit une demande de récusation de la juge Fatou Bangoura. Un acte qui n’a pas été du goût des autres parties au procès.

Maître Salifou Béavogui, avocat de la plaignante a motivé cette décision de récusation par le fait, selon lui, que sa cliente n’ait plus confiance à la juge Fatou Bangoura. Elle la suspecte d’être proche des prévenus. Cela a provoqué l’ire du parquet général. «S’il est vrai que toute partie au procès pénal peut demander la récusation, l’article 742 du Code de procédure pénale ne vous oblige pas à  surseoir aux débats. La partie civile aurait pu demander au premier président de la Cour d’appel d’ordonner le sursis à la continuation des débats», déclare le Pro-crieur Mohamed Kaba. La défense elle, a estimé que céder à la récusation de la partie civile sans une ordonnance de sursis à la continuation des débats, serait pour la juge Fatou Bangoura se récuser elle-même, alors qu’elle n’en aurait pas le droit : «Cela n’est pas autorisé. Les débats doivent continuer parce que c’est du chantage. Ne craignez rien tant que le 1er président de la Cour d’appel n’a pas pris son ordonnance», renchérit maître Santiba Kouyaté.

La tension monte dans la salle. Des invectives, des diatribes et autres attaques entre parquet, défense, d’un côté, et partie civile, de l’autre. Me Béa  tacle la juge : «C’est malheureux que vous suiviez un parquet qui a vendu son âme au diable, a pris fait et cause pour la partie adverse depuis le début. Je vous prie de renvoyer ce dossier pour que cette récusation soit réglée. Vous n’êtes pas juge de votre récusation… Je me demande pourquoi la partie adverse tient coûte que coûte à vous dans cette affaire. Ils veulent vous prendre en otage?», interroge l’avocat (sans vinaigrette). «Le premier président n’a pas ordonné à ce qu’on arrête les débats», rétorque dame Fatou Bangoura, qui a finalement décidé de continuer les débats, en attendant que le premier président de la Cour d’appel se prononce.

Au moment où nous mettions en ligne, c’est Younoussa Sylla alias «Le Bon » est à la barre. A suivre !

Yacine Diallo