Alpha Grimpeur avait lancé en 2018 la construction de «l’autoroute 2×2 voies » Coyah-Mamou-Dabola avec tambours et trompe-bêtes. Le populo imaginait déjà la fin de son calvaire sur cette route. A la veille de la campagne pour le tripatouillage constitutionnel et le 3e mandat, les Chinetoques, maîtres d’œuvres du projet, ont inondé l’axe de camions, de grues et autres engins lourds pour démarrer les travaux. Ils ont rasé la minuscule couche de bitume qui y restait. Le 3e mandat en poche, les travaux ont été stoppés net, sans aucune explication plausible. Officiellement, ils auraient arrêtés à cause de la pandémie du Covid-19. Officieusement, l’Etat ne serait pas parvenu à verser sa part du contrat. Et bonjour le retard, en avant le calvaire inouï des usagers, un an durant.
Les choses resteront en l’état jusqu’à la chute brutale d’Alpha Grimpeur le 5 septembre dernier. Le CNRD au pouvoir a alors intimé les Chinetoques de relancer les travaux, dare-dare, après avoir débloqué la part de l’Etat Guinéen dans le projet. Les maitres d’ouvrage s’exécutent. Le populo se frotte les mains… Mais, plus les jours passent, plus des questions se posent.
Au début, tout le monde saluait l’intensité avec laquelle le boulot se faisait sur le terrain. Depuis quelques jours, ils ne hâtent plus les pas, notamment sur l’axe Coyah-Kindia de 85 kilomètres. Certes une première couche de bitume est posée en maints endroits, mais la grande partie est à faire. Les travailleurs ne sont visibles que sur quelques points. Résultats, ceux qui habitent le long de la route et les usagers sont envahis par une nuée de poussière, à chaque passage d’un engin (moto, véhicules, camions).
Les risques d’accident de la circulation sont nombreux. A plusieurs endroits, il est difficile d’apercevoir un véhicule qui roule dans un sens ou dans l’autre. S’y ajoutent le stationnement, un peu partout, des grues et autres camions travaillant sur la route. Le comble, ceux qui y travaillent n’arrosent que les parties sur lesquelles ils s’y trouvent. Le reste, c’est aux usagers de savoir comment s’en sortir indemnes. Le populo en bordure de l’axe se noie dans la poussière.
Pour revenir sur la largeur de la route, l’ancien ministre des Travaux poussifs, Moustapha Naïté, avait confié que la reconstruction ne portait pas sur une autoroute, mais plutôt sur une route de 9 mètres de large et ou de 11 mètres, au niveau des virages notamment.
Sauf qu’il est difficile de croire que la route qui qui se construit actuellement respecte ces normes, tant elle semble étroite. Au ministre des Infrastructures, Yaya Sow, d’y faire un nouveau tour, pour édifier les Guinéens.
Yacine Diallo