Ce mardi 4 janvier, de passage dans l’émission les « Grandes Gueules » d’Espace FM, dame Makalé Camara, présidente du parti Front pour l’Alternance Nationale (FAN), a fustigé la manière par laquelle la Garde des sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Me Fatoumata Yarie Soumah, a été démise de ses fonctions. Selon Makalé, même si elle devait partir, ce n’était pas de cette manière. «Je suis triste et très triste. Pourquoi ? Parce que c’est une femme, les 30% que nous revendiquons n’ont pas été atteints dans la formation de ce gouvernement. Nous aurons aimé conserver cette place nodale aujourd’hui à la justice, boussole de tous les Guinéens. Ce que nous voyons sur la toile, si c’est cela la vérité, d’abord pour l’administratrice que je suis, je déplore que les secrets d’Etat prennent comme cela les rues. Ce qui se passe à la Présidence ne doit pas se retrouver sur les réseaux sociaux». Elle interpelle les nouvelles autorités du pays à mettre fin immédiatement et pour toujours à cette pratique qui, pour elle, ne les honore pas. «Il faut que l’administration soit gérée de sorte que les secrets d’Etats soient préservés. Une correspondance qui est entre un ministre et la Présidence ne doit pas se retrouver sur les réseaux sociaux. Je suis désolée, cela ne doit pas se passer comme ça», a fustigé dame Makalé Camara.

Parlant du contenu de la correspondance de la désormais ex-ministre de la Justice, adressée au ministre Secrétaire général à la Présidence de la République, le colonel Amara Camara, dame Makalé Camara, trouve qu’il est un peu corsé. « Disons-nous la vérité, j’ai été trois fois ministre dans ce pays, les correspondances d’Etat ne doivent pas se présenter sur cette forme. Mais il faut dire que tout ce gouvernement est en apprentissage. Yarie a l’habitude d’avoir des requêtes judiciaires, donc elles sont ainsi formulées : tac, tac, tac… Ils n’ont pas de phraséologie, ils ont juste des principes qu’il faut respecter. Donc, on peut dire que c’est par inexpérience qu’elle a pu rédiger une telle correspondance, sinon l’approche aurait été de venir trouver carrément M. le Secrétaire général de la Présidence, et lui dire je pense que si…, l’invitation devrait être sur cette autre forme. Elle aurait dû faire comme cela, non faire une correspondance épistolaire».

Est-ce normal qu’une correspondance vienne de la Présidence (pouvoir exécutif) pour informer la ministre de la Justice (pouvoir judiciaire) qu’une rencontre doit être organisée ? Selon dame la politicienne, la hiérarchie n’a pas été respectée. «Avant que la correspondance ne soit là, on aurait dû en parler au Premier ministre, pour qu’il le dise à sa ministre. Et là, la procédure et la hiérarchie auraient été suivies, mais soit. Nous sommes en période d’exception et nous disons que nous sommes en apprentissage de tout cela. Tout le monde là-bas est en train d’apprendre comment l’Etat fonctionne. Du coup, même si Fatoumata Yarie Soumah, devait être virée, ce n’est pas de cette manière », a conclu Mme Makalé Camara.

Kadiatou Diallo