Après Boké, Boffa, Dubréka et Kindia, Guillaume Hawing, ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation et sa suite ont fait un arrêt à Mamou cet après-midi du 17 janvier 2022, avant de poursuivre leur périple vers Labé. Le ministre et sa suite ont été accueillis au gouvernorat par le gouverneur, son cabinet, les autorités régionales, préfectorales et d’autres acteurs de l’éducation de la ville.
Le Colonel Aly Badra Camara, gouverneur de Mamou, a transmis au ministre la satisfaction des Mamounais à l’accueillir. Il a également exprimé l’intérêt des acteurs de l’éducation à propos de l’institutionnalisation de «la semaine du mérite, de la volonté de rénover les écoles ainsi que l’engagement des enseignants contractuels qui va alléger la charge des communautés.»
Pour Guillaume Hawing, l’école guinéenne n’est pas qu’à Conakry. Il faut dont bouger pour en connaitre les problèmes. Selon lui, au cours de sa tournée, il a fait « un constat très amère, ceux qui jettent la pierre sur l’école guinéenne n’inventent pas. L’école guinéenne est comateuse ». Des infrastructures délabrées, des élèves qui font plus de 10 kilomètres à pieds pour se retrouver dans des salles de classe sans enseignants, ce sont entre autres, les problèmes découverts par le ministre. «Nous sommes en train de trahir la future génération. L’école est un centre d’éducation et d’instruction, mais si l’enseignant n’est pas à l’école, l’élève est exposé à tout », souligné le ministre. Et d’expliquer les raisons qui l’ont poussé à bannir le téléphone à l’école. «Quand nous avons interdit le téléphone à l’école, les gens n’ont pas compris. Quand nous voyons les pratiques qui se passent aujourd’hui, personne ne souhaiterait voir son enfant dans cette situation. Les téléphones ont causé beaucoup de choses, déshonoré beaucoup de familles. Nous voyons des choses qui donnent les maux de tête, des viols dans les concessions scolaires. Ayons le courage d’en parler, il faut que ces choses cessent. Il faut qu’on revienne sur les fondamentaux, nos principes. L’école guinéenne ne doit pas se comporter comme un marché où tout est permis», a prévenu Guillaume Hawing, avant de rappeler que rien ne peut se faire sans l’éducation. «Pour détruire un pays, il faut détruire son système éducatif. Refusons que la destruction de notre système éducatif passe par notre génération», a plaidé le ministre.
Le mathématicien a aussi invoqué le mérite et invité les uns et les autres à en faire un sacerdoce, comme c’est le cas pour Mamadi Doumbouya, le président de la Transition. « Quand les gens sont conscients qu’ils doivent mériter ce qu’ils doivent faire, ils vont faire attention. Quand le président s’adresse à vous, vous sentez la rage d’un homme engagé pour replacer le mérite au centre de tout. 90 % des membres du gouvernement ont été nommés sur la base du mérite, sur leur profil. Il ne les connaissait pas. Il faut que le mérite revienne au centre de tout ce que nous faisons. Quand l’homme sait que pour quitter un point pour un autre il faut le mérite, il fera tout pour le mériter. Mais quand il sait qu’il peut y parvenir par le copinage, il sera intelligent dans le copinage», conclut Guillaume Hawing.
Th Hassane Diallo