Invité chez nos confrères de FIM FM ce mardi 18 janvier, Lansana Kouyaté, président du Parti de l’espoir pour le développement national, PEDN, a souhaité une transition de courte durée. « J’ai dit un an, dès le lendemain du coup de force perpétré le 5 septembre. Il y en a qui disaient quinze mois, vingt mois, douze mois. Au total, on s’est retrouvé dans un mitoyen de quinze mois. Il ne faut jamais définir la date avant le contenu. Cristallisons-nous sur le contenu, c’est un processus. L’élection, c‘est le jour où on met le bulletin dans l’urne, mais le processus électoral commence par concevoir la liste électorale, l’afficher, l’élaguer, le réafficher, etc. C’est un enchevêtrement de séquence en séquence. Pour moi, le contenu est plus important. Cherchons à nous focaliser sur ça. La CEDEAO ne l’a pas fait, cela été une erreur. On aurait dû demander d’abord qu’est-ce qui va meubler votre transition, pour ensuite aboutir à une date. »
Le bénéfice du doute
Le président du PEDN pense qu’il faut accorder le bénéfice du doute au CNRD. « Je crois qu’il faut quand-même reconnaître qu’on est pressé (…). Les Guinéens doivent avoir beaucoup de choses en même temps et le temps n’attend pas cela. Il faut que nous allions avec discernement, ils sont venus, ils ont exposé leur vie. Qui s’attendait au 5 septembre ? Qui pensait que ce monsieur qui s’appelait demi dieu allait quitter de cette façon ? Le FNDC avant même l’ANAD, parce que tous ceux qui sont dans l’ANAD ou au autour de l’UFDG, participaient à ce combat. S’il n’y avait pas eu ce combat probablement, il n’y aurait pas eu un espoir de 5 septembre aussi. L’un est lié à l’autre, donc ce combat a été mené comme point d’achèvement de 5 septembre. Et le CNRD est arrivé et est en train de nettoyer, donnons-leur le bénéfice du doute, travaillons avec eux. Quelques jours avant que nous soyons invités au Palais du peuple, qui pouvait penser qu’ils allaient penser aux partis politiques ? (…) Tout tourne autour de ce qu’on veut faire pour le pays ».
Une coïncidence de dates
Le 5 septembre 2017, l’ancien président Condé a signé l’accord cadre Sino-guinéen pour un prêt prévisionnaire de 20 milliards de dollars américain et le 5 septembre 2021, il a été renversé. Lansana Kouyaté, explique cette coïncidence en disant que : « C’est la main de Dieu. Ce n’est pas nous qui définissons le temps, il nous vient de quelque part. Et le temps ne se définit que par rapport au contenu qu’on met. Le temps est incolore, inodore et sans saveur. Sans les actions qui entrent là-dans, c’est nous, par la volonté divine, qui faisons le temps. Le 5 septembre, la Chine est dans une nouvelle dynamique où on voit les puissances tutrices de nos pays un peu perdre la main. La Chine vient avec un langage nouveau, cela donne une opportunité aux africains, avec ses avantages et ses inconvénients. Soyons vigilants, si on n’a été déçus par les occidentaux, on sera également déçu de la Chine, mais on ne s’apercevra de cela que plus tard. L’Afrique ne s’en sortira que quand elle sera négociée d’égale en égale », a expliqué par ailleurs Lansana Kouyaté
Kadiatou Diallo