L’Afrique pourrait importer cette année un record de 20 millions de tonnes de riz. La production locale a souffert l’année dernière de la sécheresse aggravée par un manque d’engrais.
Selon le ministère américain de l’Agriculture, l’Afrique pourrait absorber 40% du commerce mondial de riz cette année, soit 20 millions de tonnes. Un chiffre record, qui contraste avec les objectifs d’autosuffisance en riz affichés par certains États producteurs. Mais le climat a joué contre les récoltes locales l’année dernière. 2021 a été marquée par une succession de sécheresse et inondations, aggravé par un manque récurrent d’engrais.
La production locale a stagné alors que la demande, elle, continue de croître de 2 à 3% par an. Une production qui ne pourra pas donc pas compenser cette année la croissance démographique, explique Patricio Mendez del Villar, chercheur au Centre de recherche agronomique pour le développement (Cirad) cité par Rfi.
Parmi les importateurs qui font grimper la demande cette année figure le Mali. Le pays devrait importer 80% de riz supplémentaire par rapport à la dernière campagne, selon les prévisions du ministère américain de l’Agriculture (USDA).
Pire encore, les exportations indiennes ont ralenti. Près d’un tiers de sa production (500 000 tonnes) est actuellement bloquée par manque de train pour l’acheminer. La Guinée par exemple importe entre 650 000 et 700 000 tonnes de riz par an, selon le ministère du Commerce.
Si le blocage dure encore plusieurs semaines, les consommateurs africains seront peut-être amenés à manger un peu moins de riz. Le hic est que si l’Afrique doit se fournir ailleurs, elle devra forcément débourser plus, les riz vietnamien et thaïlandais étant plus chers que le riz indien bon marché
Oumar Tély Diallo