L’Union des forces démocratiques de Guinée a tenu son assemblée générale hebdomadaire ce samedi 19 janvier, à son siège de Commandanyah. Au menu, la récupération des biens de l’Etat enclenchée par le CNRD, l’absence de dialogue entre les nouvelles autorités et les acteurs politiques et les intentions « réelles ou supposées » de la junte d’exclure les poids lourds de la vie politique des prochaines échéances électorales.
Cité devant la CRIEF dans l’affaire Air Guinée, prié par le CNRD de vider son domicile avant le 28 février, Cellou Dalein Diallo se voit coincé de toutes parts par les autorités de la transition. Mais le président de l’UFDG ne compte pas lâcher prise : « Vous êtes là parce que vous vouliez sans nul doute exprimer votre soutien à votre président qui est actuellement victime d’un harcèlement judiciaire…Mais je vais vous inviter à la vigilance et à la mobilisation. On ne sait pas ce qui va se passer. Nous sommes partisans de la paix, mais il y a des gens qui ne veulent pas la paix. Il y a des choses qu’on peut accepter, il y a des choses qu’on ne peut pas accepter. Cela doit être clair. Nous avons gagné les élections en 2010, en 2020…Si on dit qu’il n’y a pas d’élections ou que nous ne devons pas participer, ce sera autre chose. S’ils inventent des choses pour dire ceci ou cela il faut que nous réagissions ». Et de mettre en garde contre les forces obscures qui rôderaient autour du Président de la transition : « Je veux qu’il soit le père de la démocratie, que son engagement pris pour débarrasser la Guinée de la dictature soit respecté, que les Guinéens aient la liberté de choisir les dirigeants de ce pays. Je vais réitérer cet appel parce que des forces obscures cherchent à influencer le colonel pour priver le peuple de ce droit. Une petite équipe veut décider qui a le droit d’être candidat ou non. Il faut qu’il engage un processus démocratique, laissant aux Guinéens de choisir leurs dirigeants». L’opposant appelle le CNRD à assurer la continuité de l’Etat, en respectant les décrets, conventions et autres décisions des régimes précédents : « Ce n’est pas l’éthique et la morale qui règlent les problèmes, ce sont les lois. Chacun a sa morale, mais il ne faut pas spoiler les gens…Seule la justice a compétence d’exproprier ».
La classe politique ne cesse de réclamer un dialogue franc et direct entre elle et les nouvelles autorités. Sauf que ce dialogue tarde à venir. Le CNRD fonce, la tête sur le guidon sur des activités autres que celles menant à un retour à l’ordre constitutionnel. Le prési de l’UFDG l’encourage à ouvrir un couloir de dialogue :”Pour que les fils de Guinée puissent se parler. La fin de la transition, c’est le retour à l’ordre constitutionnel…Le dialogue ne peut que prévenir les conflits. Nous ne voulons pas de conflit, c’est pourquoi nous l’encourageons encore à ouvrir un dialogue pour que chacun défende ses arguments ».
Yacine Diallo