Entre l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD) et Kéamou Bogola Haba, ça sent la fin. Le prési de la commission communication de cette coalition est en froid avec plusieurs de ses collègues. Et pour cause ? Ses accointances avec les membres du CNRD. Bogola Haba a été le seul, au sein de l’ANAD, à soutenir la nomination du controversé de Dansa Kourouma à la tête du CN-Têtard, il ne cache pas non plus son soutien au CNRD à propos de la récupération (sans décision de justice) des biens de l’Etat, des actes de la CRIEF. Ses avis tranchent avec ceux de ses amis de l’ANAD. Cette situation devient de plus en plus intenable. Au point que des rumeurs sur l’exclusion du prési d’honneur de l’UGDD et de l’ANAD courent depuis des jours. Le principal concerné lui, dément : « Ce que je sais, c’est que je suis le président de la commission communication de l’ANAD… Au niveau de l’UGDD, je n’ai reçu aucune décision officielle qui m’exclu ou qui me suspend », déclare Kéamou Bogola Haba qui admet lui-même que son soutien affiché aux nouvelles autorités frustre certains membres de l’ANAD : «Il y a énormément de désaccords qui sont exprimés, mais nous gérons, parce que c’est normal. Le désaccord est venu du soutien au CNRD. Le 6 septembre 2021, l’ANAD a fait une déclaration de soutien aux militaires, moi j’étais en prison…Quand je suis sorti, nous avons fait une autre déclaration pour dire que nous renonçons à la victoire du candidat de l’ANAD pour soutenir la transition. L’autre désaccord, c’est que je suis contre les manifestations de rue, parce que l’objet ne vaut pas la peine. Je ne suis pas d’accord qu’on manifeste pour des questions de forme. Nous avons toujours prôné la non-violence… Ces derniers mois, j’ai refusé de porter la voix en ce qui concerne cette question de manifestations, mais aussi, parce que je soutiens indéfectiblement le CNRD, la CRIEF, les réformes concernant la récupération des domaines de l’Etat ».
L’ANAD, l’UFDG en tête et plusieurs autres coalitions politiques soupçonnent le CNRD de vouloir utiliser la CRIEF, la récupération des domaines de l’Etat, pour empêcher des leaders politiques de se présenter à la prochaine présidentielle. Bogola Haba ne croit pas à une telle thèse : « Pour l’affaire Air-Guinée, nous avons dit que nous sommes les plus transparents, c’est une décision d’un Président de la République que deux ministres ont exécutée. Il n’y a pas de preuves que le président Cellou Dalein a empoché quelque chose. Je ne vois pas pourquoi on va s’enflammer. Même si nous étions au pouvoir, c’était une obligation pour nous de clarifier cette question. »
Bogola Haba réaffirme son attachement à l’ANAD et il prône plutôt un rapprochement entre l’UFDG et la junte : « Cellou Dalein Diallo est un grand démocrate, il a posé le problème, on en a discuté. Je lui ai dit que je ne vois pas comment on va laisser notre bébé CNRD entre les mains du RPG… »
Yacine Diallo