Chaque année, le Ramadan est une bonne occasion pour les hommes d’affaires, c’est comme les marchés forains, on stocke et on attend. Si au Sénégal, au Mali et dans d’autres pays par exemple, il y a baisse des prix, chaque année au mois de Ramadan, chez nous en Guinée, c’est exactement le contraire. Et cela n’a rien à voir avec les lois du marché (offre et demande) si cher à certains économistes. En Guinée, depuis la mort de Sékou Touré et avec lui le «  ravitaillement »  dans les quartiers, les nouveaux dirigeants de l’époque ayant opté pour une économie libérale, n’ont jamais pensé à l’affichage des prix des denrées de première nécessité, encore moins à leur contrôle ! Le laisser-aller et le laisser-faire ont conduit à un « libéralisme sauvage » où chacun fait ce qu’il veut ! Et l’État lui-même et ceux qui le représentent se contentent de faire des prélèvements à travers des droits, impôts et taxes diverses, sans se soucier des conséquences, des implications économiques et sociales sur les ventes. Or, dès lors que vous installez l’économie de profit, vous devriez vous attendre à ses effets  Il faut savoir que les commerçants ne sont pas des philanthropes, ils sont à la recherche du gain, donc tout ce qu’ils vont considérer comme « frais d’approche »  sera incorporé dans leur prix de revient, et ils vont y ajouter leur marge. Imaginez si ces commerçants soient en plus « percepteurs »  de TVA pour l’État ! Tout ceci, dans un pays où les populations ne connaissent même pas leurs droits, et les quelques associations ou organisations de consommateurs  ont des dirigeants très faciles à réduire au silence par des méthodes également très peu orthodoxes. Corruption, ça s’appelle ?

RTP