Sur RFI dans l’émission le «Débat Africain» du célèbre journaliste Alain Foka sur le thème « Afrique de l’Ouest : quelle est l’efficacité des sanctions de la CEDEAO ? », à propos du délai de la transition, le porte-parole de la Présidence, colonel Amara Camara, soutient la thèse que c’est le CNT qui fixera la durée de la transition après sept mois, ce qui est une contrevérité selon la Charte de la transition.

En effet, la Charte de la transition dont il se sert pour soutenir sa thèse, prévoit comme attributions du CNT les dispositions suivantes par son article 57 : le Conseil National de la Transition (CNT) a pour missions :

– d’élaborer et de soumettre pour adoption par référendum, le projet de la constitution ;

– d’élaborer, examiner et adopter les textes législatifs;

– de suivre la mise en œuvre de la feuille de route de la transition;

– de contribuer à la défense et à la promotion des Droits de l’Homme et des libertés publiques
-de contribuer à la réconciliation nationale.»

Ce qui est tout le contraire des propos tenus par Colonel Camara qui attribue exclusivement au CNT le rôle de la définition de la durée de la transition.

D’ailleurs lorsqu’on analyse cette disposition, l’article 57 de la Charte, le CNT n’est habilité qu’à suivre la feuille de route de la transition.

Selon l’article 77 de la transition, la détermination de la durée de la transition se fera d’un commun accord entre le CNRD et les Forces vives de la nation. Sur ce, il faut lever cette équivoque pour éviter de faire croire que le CNT a qualité de se prononcer sur cette question précise.

C’était impensable, presque inimaginable de la part de beaucoup de personnes que des conseillers nationaux pouvaient oser apporter des critiques objectives à l’endroit des autorités actuelles de la transition: Maître Mohamed Traoré, Sayon Mara, Mamadou Fadia Baldé et Ahmed Tidiane Sylla, tous conseillers du CNT, nous prouvent le contraire et qu’il est possible d’avoir des guinéens de convictions et enclins aux lois et aux principes de la République.

Il faut les féliciter énormément et les encourager dans ce sens.  De par  leurs sorties respectives, beaucoup de Guinéens ont été éclairés sur ce flou qui n’a pas sa raison d’être, vu la clarté de la Charte de la transition.

Alors, il faut interpeller et encourager les autorités de la transition à s’inscrire sur la voie de la définition du chronogramme de la transition en commun accord avec les Forces vives de la Nation, conformément à l’esprit de l’article 77 de la Charte de la transition, pour faire éviter au pays des sanctions économiques et financières qui peuvent impacter nos populations dont les conditions de vie sont déjà très précaires. 

Le gouvernement doit tout mettre en œuvre pour planifier et organiser un retour rapide à l’ordre constitutionnel dans l’intérêt exclusif du peuple de Guinée, de la démocratie mais aussi du CNRD.

Sékou Koundouno,

Responsable des stratégies et planification du FNDC