Ce mercredi 13 avril, à son siège à Kaloum, la Cour de répression des infractions économiques et financières, CRIEF, a tenu sa première audience publique. Au rôle du jour : le dossier de surfacturation des billets de voyage des commissaires de l’organe de gestion électoral à l’Etranger.

On parle de plusieurs milliards de francs glissants au bénéfice de plusieurs acteurs dont Mohamed Kébé, le jeune frère du défunt prési de la CENI, Me Amadou Saliflou-flou Kébé. Lors de sa première conférence de stress, le pro-crieur spécial près la CRIEF avait annoncé avec tambour et trompette que les audiences publiques de sa juridiction démarrent ce mercredi 13 avril 2022, à 9 heures précises.

Mais à peine ouvert, le procès a été renvoyé en huitaine par le juge audiencier, M. Alhassane Mabinty Camara pour des raisons, dit-il, de calendrier des avocats de la défense, précisément, suite à la demande de report faite par l’avocat de la défense, Me Valentin. «C’est la première audience dans cette Cour spéciale. Nous avons sollicité ce report, pour mieux organiser la défense de notre client. Nous avons demandé un renvoi de deux (2) semaines, mais la Cour a accepté une semaine, ce qui est normal. Donc, en huitaine nous serons là pour débattre, nous sommes optimistes, nous pensons que cette Cour va rassurer les justiciables. C’est la Cour à nous tous, elle doit rassurer, elle ne doit pas être une Cour pour Paul et une Cour pour Pierre. C’est cela notre conviction et celle des citoyens», argue-t-il.

L’agent judiciaire de l’Etat, Me Mohamed Sans-Pile, qui représente l’Etat guinéen dans ce procès, dit prendre acte de ce report tout en se réjouissant de la tenue de cette première audience.  «Nous avons accepté ce report, l’ouverture de ce premier procès devant la CRIEF constitue un motif de réelle satisfaction pour la partie civile que je représente, à savoir l’Etat guinéen. C’est l’expression manifeste de la volonté politique du Chef de l’Etat qui a voulu faire en sorte que la Guinée soit une normalité dans le concert des États du monde. Il vous souviendra que c’est la première fois dans l’histoire de ce pays que des personnes soient poursuivies pour des infractions de cette nature. Donc pour nous la partie civile, nous nous réjouissons et nous souhaitons que l’Etat de droit continuera sa marche dans l’intérêt supérieur de la Guinée», explique-t-il.

Le principal prévenu, Mohamed Kébé, était absent à l’audience. Toutefois son co-accusé, Facinet Camara, a répondu présent. Il est poursuivi pour blanchiment de capitaux, enrichissement illicite et corruption. Ça va barder !

AS. Camara