Quand on parle de détournements de fonds, tout le monde pense directement au ministre ou au fonctionnaire d’Etat connus pour leur propension à piocher dans les caisses de l’Etat, pour arrondir les angles des carrefours qui mènent à leurs villas cossues. Or, le détournement, c’est aussi :
1. l’étudiant qui surfacture à son père le prix des brochures demandées à l’école ;
2. le père qui grignote le budget de construction de la maison de son fils expatrié ;
3. le muezzin qui prélève sur le montant de la quête du vendredi pour mettre dans sa poche ;
4. l’imam qui ne déclare pas la totalité des dons reçus en faveur de la mosquée ;
5. la femme qui tape sur le budget de la dépense quotidienne pour ses « petits besoins » ;
6. la bonne qui ne déclare pas la petite monnaie trouvée dans les poches du patron en faisant la lessive ;
7. le chef de famille qui dissimule une bonne partie de la pension des vieux parents ;
8. l’ouvrier qui, au lieu d’exiger un prix confortable pour la main d’œuvre, surfacture le matériel de travail en complicité avec le revendeur ;
9. le chauffeur de taxi qui déclare des pannes imaginaires pour soutirer de l’argent à son patron ;
10. le porteur de projet participatif qui dissimule certaines contributions ;
11. la femme divorcée qui essore son ex-mari en déclarant de faux frais pour leur enfant qu’elle élève ;
12. le mari qui dissimule à sa femme le montant précis des allocations familiales ;
La liste est très longue, vous pouvez la prolonger à votre tour.
Alimou Sow