Le 25 avril à Conakry, Me Moriba Alain Koné, ministre de la Justice, Garde des Sceaux et des droits de l’Homme, a lancé les Journées portes ouvertes sur la justice guinéenne. Elles se dérouleront du 25 au 26 avril. Le thème : ‘’Une justice humanisée à l’écoute des justiciables’’. «Force est de constater que le public perçoit souvent très mal l’institution judiciaire, il ne comprend pas son fonctionnement», explique le ministre.

Les chefs de juridictions et de parquets, les professionnels du droit et le public de leur ressort auront à débattre des points d’intérêt commun, à recenser les questions et recommandations «pertinentes que formulent les citoyens à l’intention du département. A son tour, la justice fera la synthèse des rapports qu’il communiquera ultérieurement au Comité national des Assises »

«A l’évidence, il n’y a pas d’unité nationale ni de paix sociale sans une justice acceptée et surtout humanisée. Une justice humanisée, j’accorde une importance capitale à ce thème qui se veut être au service et à l’écoute des citoyens. Les Journées portes ouvertes est une manière pour le ministère de la Justice de contribuer à la réussite des Assisses nationales », souligne le ministre.

Le bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Djibril Kouyaté, a remarqué que le droit et la justice n’ont pas été bien saisis par les Guinéens depuis l’indépendance, d’où le fossé entre justiciables et justice. «L’organisation de ce genre d’évènement permet à la population de mieux comprendre et se rapprocher de la justice qui ne peut être efficace que quand elle est proche des citoyens, au nom desquels elle est rendue. L’initiative est salutaire, mais nous regrettons que nous n’ayons pas été associés, seul le président du barreau a été sollicité».

L’Agent judiciaire de l’Etat, Mohamed Sampil espère que l’organisation de ces Journées permettra de briser le mythe entre la population et la justice. «C’est une occasion aux citoyens de s’intéresser davantage au fonctionnement de la justice et d’exprimer leurs préoccupations tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays. La justice est une institution qui a son rythme, dans l’opinion, on s’interroge souvent sur sa lenteur. Nous n’avons pas intérêt à rater cette occasion. Je demande au ministre d’institutionnaliser la journée afin qu’elle se tienne au moins une fois dans l’année», recommande-t-il.

Au même moment, le procureur près la Cour d’Appel de Conakry, annonce que la juridiction de Dalaba, en Moyenne-Guinée, venait d’être vandalisée.

El Hadj Mamadou Saliou Camara, imam de la Grande mosquée Fayçal, pour qui rien ne va sans la justice : «La religion, c’est la justice, l’Etat, c’est la justice. Nous voulons que la Guinée devienne, au terme de la refondation, un Etat de droit. Si on a un Etat de droit, la loi peut s’applique elle-même. Le gouvernement doit prendre le respect de la loi avec les deux mains. Nous, populations, devons aussi respecter la loi. La refondation est le soubassement du développement de notre pays. La paix et l’amour passeront par la justice. Nous vous prions de ne pas hésiter ni reculer jusqu’au rétablissement de la loi en Guinée ».

Yaya Doumbouya