Depuis son coup de force du 5 septembre 2021, le colonel Mamadi Doumbouya et son CNRD  n’ont cessé de clamer leur volonté d’ériger la justice guinéenne en boussole. Pour bannir l’impunité, les nouvelles autorités ont notamment créé la Cour de répression des infractions économiques et financières, CRIEF. Plusieurs anciens dignitaires du régime déchu sont envoyés au gnouf par la CRIEF.

A côté de cette «répression» contre les prédateurs économiques, bien des Guinéens appelaient de tous leurs vœux le CNRD à faire la lumière sur les crimes de sang commis pendant les 11 ans de règne du Prési Alpha Grimpeur. Sans succès, du moins pendant ces 8 derniers mois. Le 4 mai, l’on a enregistré une première avancée. Le parquet général près la Cour d’appel de Cona-cris a annoncé des poursuites judiciaires contre le champion du RPG et plus d’une vingtaine de ses lieutenants, suite à une plainte du FNDC. Une bonne chose selon bâtonnier, Me Mohamed Traoré qui souhaite que la démarche ne cache pas un agenda. « Engager des poursuites judiciaires contre le Président Alpha Condé et des membres de son régime notamment pour les crimes de sang commis sur des Guinéens est une revendication de tous les défenseurs des droits de l’homme. Cette démarche, si elle aboutissait à un procès, serait un moyen de rendre justice à toutes les victimes de la répression. Ce serait aussi un signal fort pour tous ceux qui, à un moment, président aux destinées du pays. En effet, chaque dirigeant doit garder à l’esprit qu’il peut être amené à rendre compte de ces actes un jour ou un autre jour. C’est donc un grand pas vers la lutte effective contre l’impunité pour les violences d’État. On avait l’impression ces derniers temps que la lutte contre les crimes de sang était reléguée au second plan alors que celle concernant les délits économiques et financiers est érigée en priorité parmi les priorités des autorités de la transition. Il faut à présent espérer que cette démarche ne cache aucun agenda. »

YD