Après huit mois passés au pouvoir, Mamadi Doum-bouillant a proposé le 30 avril, trente-neuf mois pour la transition. La proposition a été rejetée d’un revers de la main par la classe politique et la société civile, qui ont aussi exprimé inquiétude et dénonciation. La junte engage une diplomagie, ouvertement et en coups-lisses.
En attendant son adoption par le CNT, Conseil national de la Transition, version Danse de Kourou-mat, l’heure est toujours aux réactions tous azimuts contre la proposition «médiane», qui suscite indignation in et inquiétude, tant en Guinée qu’à l’étranger. Mory Sans-Dents Kou-raté, le ministre des Affaires étranges, s’applique à convaincre diplomages et représentants d’institutions internationales du bien-fondé du chronogramme doum-bouillant de la transition d’une durée de 39 mois. Le 5 mai, au sortir d’une audience serrée avec les ambassadeurs des pays de l’Union européenne, le Coordinateur Résident du Système des Nations Unies, ainsi que l’Ambassadeur de Grande-Bretagne à Cona-cris, le Mory Sans-Dents a demandé à la presse d’avaler ceci sans mâcher : « Nous avons parlé de façon cordiale. Je dois simplement dire qu’il n’y a pas eu de contradiction entre nous. La Guinée veut être un pays normal. On sait que le mot inclusif ajouté au dialogue est cher au Président de la Transition. Donc, on veut un cadre inclusif. J’ai insisté sur le fait que nous ferons tout pour que tout cela soit inclusif. Une des choses que nos partenaires demandent, c’est le respect des droits humains. J’aimerais leur dire que tous les droits seront respectés dans ce pays, y compris le droit au refus de participer à quelque chose. On dit cadre de concertation inclusif, on a le droit d’y participer et le droit de ne pas y participer. On ne peut pas violer le droit de ceux qui ne veulent pas participer (…) Mais cela ne ferme pas la porte pour autant au dialogue, ni à l’inclusivité, jusqu’à la fin de cette Transition. L’idée du Président, c’est que tout doit être inclusif. Ce sont des Guinéens qui se parlent, qui travaillent ensemble. Il n’y a aucune velléité à mettre en œuvre.»
Un jour plus tôt, l’Union européenne avait (Voir Le Lynx N° 1569 du lundi, 9 mai 2022)
Yaya Doumbouya