Le débat sur le chronogramme de la transition fait encore rage. Le colonel Mamadi Doum-bouillant et le CNRD ont mis sur la table une proposition « médiane » de 39 mois, pour le retour des civils au pouvoir. Une proposition fermement rejetée par les poids lourds de la classe politique, réunis au sein du G58. Cela n’a pas empêché, le Conseil national de la transition d’adopter, avec une légère modification, cette proposition, à l’issue d’une plénière tenue ce 11 mai à l’Hémicycle rectangulaire du Palais du peuple.
Ce sont au total 78 Conseillés sur les 81 qui se sont réunis à l’Hémicycle rectangulaire qui fait office de siège du CNTêtard, pour statuer sur les 39 mois comme durée de la transition proposée par le Prési de la Transition. Sans tergiverser, 71 Conseillés, sous la houlette de Dansa Kourouma, ont adopté un chronogramme de 36 mois. Ce, selon eux, après le travail effectué par les différentes commissions de l’organe et celui de la Commission ad hoc instituée à cet effet. Trois conseillers ont voté contre le Chronogramme dont l’ancien bâtonnier, Maître Mohamed Traoré.
Passage en force ?
Cette proposition, tout le monde au sein du CNT ne l’approuve pas. Trois conseillers, issus des rangs de l’UFGD, de l’UFR, du RPG ont, d’entrée, contesté l’ordre du jour. Mamadou Fadja Baldé et Ahmed Tidiane Sylla ont tenté de justifier leurs positions. Dansa Kourouma, patron de l’institution est passé outre : « Nous avons adopté l’ordre du jour, nous allons fermement le dérouler ». Sayon Mara jure que l’adoption de ce chronogramme ne revenait pas au CNT : « Cette question est déjà tranchée par la Charte de la Transition. Elle dit de façon claire que la durée de la Transition sera fixée de commun accord entre le CNRD et les Forces vives de la nation. Il faut amener le débat là où il doit être posé ». Il boude la salle, suivi de Fadia Baldé de l’UFDG. Ce dernier abonde dans le même sens : « On nous refuse même la parole, qu’est-ce qu’on va faire dans la salle ? Nous allons continuer à dénoncer ce qui est en train de se passer ». Le prési du CNTêtu, Dansa Kourouma, n’a rien voulu entendre : « Nous ne permettrons pas que la Plénière soit perturbée par des avis solitaires qui ne font même pas 1% du CNT ». Il invite les contestataires à respecter « l’opinion de la majorité et les textes qui régissent le CNT ». A l’issue de la plénière, il a néanmoins invité le CNRD à continuer à œuvrer pour le dialogue avec les acteurs politiques.
Le CNT a validé les trois ans, mais n’a fait aucune mention au moment à partir du quel ce délai commence à courir. Le porte-voix du gouvernement, lui, est sans équivoque : « Notre pays est en transition est depuis le 5 septembre, c’est maintenant seulement que nous venons d’adopter la durée nécessaire pour un retour à l’ordre constitutionnel. Il ne faut pas confondre l’ouverture de la transition et le délai nécessaire pour le retour à l’ordre constitutionnel… Ce retour à l’ordre constitutionnel, c’est à partir de la promulgation de cette loi ». Et vlan !
Yacine Diallo