Au marché de Matoto, les vendeuses ont envahi tout le long de la route, malgré l’interdiction des autorités. Exposées aux accidents de la circulation, elles cherchent à subvenir aux besoins de leurs familles au péril de leurs vies.

Elles l’expliquent par le manque de place dans le marché. Maciré Bangoura est présidente des femmes de Matoto-marché : « Nous n’avons pas de places dans le marché et nos maris ne travaillent pas. Nous vendons ici pour avoir de quoi se mettre sous la dent. A chaque fois les forces de l’ordre nous demandent de quitter ici, mais on n’a pas d’autres choix que de rester ».

Fatoumata Diaraye Soumah, qui vend également au bord de la route, reconnait quant à elle les risques qu’elle court. Elle interpelle les autorités : « Nous nous asseyons au bord de la route faute de choix : nous avons une famille à nourrir. Les autorités ne veulent pas qu’on reste-là, pour nous protéger. En longueur de journée, les voitures passent et repassent. C’est très risqué pour nous. Nous demandons donc aux autorités de nous trouver des places où nous asseoir, sans courir de risque ».

L’envahissement du trottoir gêne par ailleurs les usagers de la route, de Djibril Sylla, conducteur de taxi : « Nous n’avons même pas de place où stationner pour faire descendre les passagers. Tout est occupé par les vendeuses. Les policiers viennent de me verbaliser, ils m’ont retiré de l’argent avoir stationné au mauvais endroit ». Le nombre de vendeuses augmente du jour au lendemain.

Fadima Hawa Touré (stagiaire)