Le 13 mai, le CNRD, à travers un communiqué lu sur les antennes de la télébidon nationale, a pris acte de l’adoption, par le CNT, d’un chronogramme de 36 mois. Il a en profité pour interdire toute manifestation sur la voie publique « jusqu’aux prochaines campagnes électorales ». Il intime les partis politiques et tous ceux qui sont contre ce délai à circonscrire leurs mouvement de protestation strictement dans leurs différents sièges. Aux réfractaires, la junte leur promet de lourdes sanctions. Mais cette mise en garde n’entame pas la détermination des forces anti « transition longue ».

Le FNDC a déjà fait savoir qu’il ne se pliera pas à la décision du CNRD. Il appelle «les  militants pro-démocratie » à se mobiliser pour barrer la route à une «junte qui veut s’éterniser au pouvoir ». Tout comme le Front, la classe politique est aussi vent debout contre cette proposition. L’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie, ANAD, opposée à une transition excédant 15 mois, se réunit dans l’après-midi de ce 16 mai, au Quartier général de l’UFDG à Hamdallaye-CBG. Objectifs ? Plancher sur les 36 mois adoptés par le CNT et se prononcer surtout sur la décision du CNRD d’interdire les manifestations sur la voie publique. L’alliance dirigée par Cellou Dalein, n’a pris part ni aux assises nationales ni au cadre de concertation organisés par le ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation. L’ANAD ne compte pas non plus se plier aux désidératas du CNRD. Après cette réunion, une autre, élargie au G58 et avec une invitation de l’ancien parti au pouvoir, le RPG arc-en-ciel, pourrait se tenir le 18 mai au siège de l’UFR de Sidya Touré.

Les coalitions politiques opposées à la démarche du CNRD cherchent à reconstituer les Forces vives de la nation, une rencontre avec certaines organisations de la société civile est en perspective. Ça va barder !

Yacine Diallo