Deux jours après la suspension de la grève des bouchers et des transporteurs de bétail, les bouchers de Conakry ont mis en place, mercredi 18 mai, l’USBG (Union syndicale des bouchers de Guinée). Jusque-là dirigés par une association, la création d’un syndicat est « une première dans le secteur », dit-on. Ils veulent rompre notamment avec la sous-traitance, « l’exploitation », la hausse incontrôlée du prix de la viande sur le marché.

Au centre commercial Koumi, à Madina, plus de 300 bouchers venus des différents marchés des cinq communes de la capitale ont pris part au lancement du syndicat, sous les applaudissements. Mamadou Samba Barry, le secrétaire général de l’USBG, promet que la structure qu’il dirige va lutter contre l’arbitraire et défendre les intérêts des bouchers. « L’USBG est l’aboutissement d’un travail collectif considérable entrepris par la majorité des bouchés de Conakry. Dans le cadre de nos programmes, nous allons mener nos activités correctement : sans distinction de race, d’ethnie, d’appartenance politique, de religion ou de région. La formation de nos membres est l’une des priorités de l’USBG. Elle ne ménagera aucun effort pour le renforcement de la démocratie et l’Etat de droit en Guinée ».

L’USBG déjà affiliée à la CNTG (Confédération nationale des travailleurs de Guinée) se veut « responsable, en tant premier syndicat » des bouchés en Guinée. Avec un Bureau exécutif de douze membres, chapeauté par un secrétaire général et trois secrétaires adjoints, l’USBG s’engage à assainir le secteur, rompre avec les vieilles pratiques telles comme la hausse fantaisiste du prix de la viande.  

Mamadou Moussa Diallo, le chargé de l’administration et de la documentation, renchérit que l’USBG a été créée pour défendre les intérêts des bouchers et des consommateurs partout ils se trouvent à travers le pays. « Nous allons le faire avec les bouchers et pour les bouchers. Nous sommes conscients des défis qui nous attendent, nous les relèverons avec courage, abnégation et fierté. C’est notre mission », ajoute-t-il.

Mamadou Billo Barry, syndiqué, reste convaincu que seule l’union fait la force. Il invite les autres bouchers du pays à se joindre à eux « afin que nous soyons des frères, ayant la même vision.Je pense qu’à travers le syndicat, nous allons nous unir, travailler ensemble pour défendre nos intérêts partout où ils seront menacés. Désormais, nous ferons tous face à nos problèmes, afin d’avancer harmonieusement, sans bruit. » Décidément, la dernière grève a porté conseil aux bouchers.

Yaya Doumbouya