Le 18 mai, les partis politiques du G58 et du RPG arc-en-ciel et alliés se sont réunis au siège de l’UFR (Union des Forces Républicaines) de Sidya Touré, pour plancher sur la situation sociopolitique du pays. Au menu : l’interdiction de manifester, la durée de la transition et la récupération des biens publics et privés. A l’occasion, les participants ont décidé de mettre en place une commission technique chargée de préparer les manifs dont le lieu et la date de leur organisation restent à déterminer.
La classe politique dénonce ce qu’elle appelle l’autoritarisme du président de la transition qui a fixé la durée de la transition de façon unilatérale, en violation de l’article 77 de la charte. Les politiciens pensent que la récupération des biens de l’Etat et la lutte contre la corruption se font sans discernement. Ce qui, disent-t-ils, suscite des questions sur la réelle intention du CNRD. « Pour davantage crédibiliser leurs actions, les Guinéens attendaient des autorités actuelles qu’elles déclarent leurs biens à leur entrée en fonction, conformément aux lois nationales en vigueur. La publication de la liste nominative des membres du CNRD non seulement faciliterait considérablement la relation du CNRD avec ses partenaires nationaux et internationaux mais aussi et surtout conférera plus de crédibilité à ses actions. De même, elle offrira une visibilité sur ceux qui sont concernés par l’inéligibilité mentionnée dans la Charte », estiment les participants dans leur déclaration commune.
Menace de manifestations
« Le CNRD a publié des communiqués, en date des 13 et 15 mai 2022, interdisant les manifestations dans tout le pays. Or, le droit de manifester est un droit inaliénable, inscrit dans la Charte de la Transition, les traités sous régionaux et internationaux auxquels la République de Guinée est partie », rappelle la classe politique. Jusque-là, ses membres hésitent d’affronter les autorités de la transition, même s’ils disent être déterminés à exercer le droit de manifester. Unique décision majeure de la réunion : « Il a été décidé de la mise en place d’une commission technique pour l’organisation matérielle des futures manifestations pacifiques ».
Ibn Adama