Plus les jours passent, plus l’atmosphère entre la junte militaire au pouvoir et les forces politiques et sociales devienne polluée. Le Colonel Mamadi Doumbouya et son CNRD qui comptent s’accrocher au pouvoir au moins pendant les 36 mois qu’ils ont proposés comme durée de transition, pour, disent-ils, ‘’remettre le pays sur les rails’’. Sauf que les partis politiques et organisations de la société civile sont contre ce chronogramme. Ils comptent battre prochainement le pavé pour exiger une durée de transition plus raisonnable.

Mais le CNRD a déjà prévenu, aucune manifestation, en dehors des sièges des parties politiques ou des ONG, ne sera tolérée. Le FNDC, lui, a annoncé qu’il ne se pliera pas à cette injonction. En tournée en Europe, les responsables du Front se sont entretenus avec leurs avocats français. Ces derniers annoncent la mise en place d’un ‘’dispositif de monitoring des écrits, discours et tout autre acte susceptible d’entraîner la répression des futures manifestations’’.

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Les soussignés ont reçu ce jour à Paris une mission de la coordination nationale du FNDC conduite par son coordinateur national et le responsable des stratégies et planifications.

Ce rendez-vous a eu pour objet de faire le point sur les initiatives judiciaires en cours, tant devant les juridictions guinéennes qu’internationales, mais surtout de déterminer les actions urgentes à mener.

Cette urgence est commandée par le refus systématique de la junte à dialoguer avec les forces vives en violation de la charte de la transition et l’interdiction des manifestations.

Nos clients ont toujours tout entrepris afin de favoriser le dialogue, dans l’intérêt collectif et pour garantir une transition démocratique dans les meilleurs délais. Malgré leur investissement, force est de constater que la junte reste sourde à leurs revendications.

Les soussignés en accord avec leurs clients annoncent la mise en place d’un dispositif de monitoring des écrits, discours et tout autre acte susceptible d’entraîner la répression des futures manifestations pacifiques citoyennes et de menacer l’exercice des libertés individuelles et collectives sur tout le territoire national en rapport avec les juridictions nationales, supranationales et organismes de défense des droits de l’Homme.

D’autres initiatives fortes ont également été décidées. Elles feront l’objet d’une mise en œuvre rapidement.

Paris, le 30 mai 2022

William BOURDON

Vincent BRENGARTH #TransitionMandatMaara