Le 2 juin à Cona-cris, des politicards, rejoints par des acteurs de la société civile et des syndicaleux, ont lancé les Forces vives de la Nation. Dans un laïus, le porte-voix, Abdoul Sakho, a déclaré : «Nous sommes en train d’assister à une destruction aggravée» de l’Administration publique. Le moment «est grave et inquiétant». Les Forces vives de la Nation estiment que le CNRD (Comité nationale du rassemblement pour le développement) fait preuve de mépris par rapport au respect des droits citoyens et des valeurs démocratiques.
Elles citent notamment «le refus systématique et délibéré de la junte à mettre en place un cadre de dialogue inclusif pour la gestion de la transition, notamment la définition consensuelle du chronogramme de la transition. La posture du CNRD à gérer la transition de façon unilatérale avec arrogance et mépris, la violation flagrante et manifeste des articles de la Charte en ses articles 57 et 77, l’instrumentation politique des opérations de moralisation de la gestion de la chose publique et de récupération des domaines de l’Etat ».
Les Forces vives de la Nation fustigent une gestion « opaque du CNRD » et du gouvernement dont aucun responsable n’a déclaré encore ses biens depuis sa prise de fonctions. «C’est un flou qu’entretien le CNRD, de façon manifeste et délibéré, autour de la publication de la liste nominative de ses membres. Nous dénonçons la remise en cause des droits fondamentaux, notamment la liberté de manifester, en dépit des dispositions de la Charte, ainsi que les traités et conventions ratifiées par la Guinée », dénoncent Forces vives de la Nation. Elles accusent aussi la junte d’instrumentaliser et de manipuler le CNT (Conseil national de la Transition).
Recadrez la transition !
Au rang des exigences, on cite la mise en place d’un cadre de dialogue inclusif dans un bref délai, à défaut, «nous rejetterons toutes les institutions» mises en place par le CNRD au profit d’un recadrage de la Transition, pour les remplacer, mettre des institutions «plus inclusives et représentatives» pour le retour à l’ordre constitutionnel. Elles décident aussi de la tenue, dans les jours à venir, des réunions de la mise en place des organes censés accompagner la transition et définir des actions du recadrage de la transition à court terme ».
Ibou Sory Diallo, leader de l’ADC-BOC, estime que les Forces vives «nous manquaient» pour prendre des décisions majeures. «Nous allons nous retrouver pour préparer ce qui doit être fait, car nous devons répondre à ces violations multiples de la Charte de la Transition par la junte», promeut-il. Amen !
Yaya Doumbouya