Bafodé Camara, âgé d’une trentaine d’années, est un jeune entrepreneur qui  œuvre dans le domaine de la protection de l’environnement. Dans son ambition de protéger l’écosystème, ce jeune décide de s’investir dans la création d’une entreprise dénommée  MANA GNOUMA SAC. L’entreprise recycle les sachets d’eau (déchets plastiques) pour en faire des sacs, portefeuilles, poubelles et autres. Son objectif est de lutter contre l’abandon des sachets plastiques qui ont un impact négatif sur l’environnement.  Bafodé Camara explique le processus de collecte et la fabrication de objets.

«Les jeunes du quartier m’envoient les sachets que j’achète à mille francs le kilogramme. Parfois, ce sont les enfants qui m’envoient, mais je n’accepte pas de payer avec eux, à cause de leur immaturité. Je suis aussi passé dans les écoles pour sensibiliser les élèves qui, à leur tour, ont sensibilisé plusieurs autres jeunes. Parfois, après le travail, je sors moi-même pour aller en ramasser, ensuite je les désinfecte avec des produits chimiques comme l’eau de javel. Le processus prend toute une journée, le lendemain, je les mets dans un filet pour les sécher et cela peut prendre une heure au minimum, cela dépendra de l’atmosphère. Après le séchage, je les envois à l’usine de mon entreprise MANAN GNOUMA SAC,  pour le découpage. C’est après que je commence à les raccommoder, pour en faire des sacs et autres objets utiles ».

Ces sacs imperméables à l’eau, quand ils s’usent, il y a une possibilité de les reproduire à nouveau, par la même entreprise.  Bafodé Camara fait le décompte sur le nombre de sacs produits par jour et le nombre de sachets qui entrent dans leur fabrication.

«Les sacs à dos qui coûtent 70 mille francs guinéens, je peux en produire 10 par jour et ça peut contenir jusqu’à 100 sachets d’eau. Les sacs de 50 mille francs (j’en produit 15 par jour), peuvent contenir 64 sachets d’eau. Les portefeuilles qui sont produits en raison de 50 par jour prennent 8 sachets et les plus petits portefeuilles (60 par jour) prennent 4 sachets d’eau ».

M’Mah Camara est une cliente. Rencontrée sur les lieux, elle se réjouit de la qualité du service rendu: « J’achète ces sacs depuis maintenant 1 an, mais je suis vraiment convaincue de son travail et tous les sacs que j’achète avec lui durent jusqu’à un an avec moi. Aujourd’hui, je suis venue avec mes sacs gâtés pour pouvoir les renouveler. Il dit qu’il me les répare gratuitement, c’est vraiment une bonne chose», se félicite M’Mah Sylla, aux anges.

Bafodé Camara, à travers cette œuvre qui sort de l’ordinaire, veut s’immortaliser à l’échelle nationale.

Soulignons que son entreprise, dans le futur, compte élargir son champ d’action, en œuvrant dans la décoration des bâtiments. Et c’est tant mieux pour l’environnement.

 Fadima Hawa Touré (Stagiaire)