Les choses sont allées très vite entre la CORED pilotée par l’homme d’affaires, Mamadou Sylla et Bah Oury. Le président de l’UDG n’a pas aimé que le patron de l’UDRG flirte avec la junte militaire. Mamadou Sylla et ses pairs ont choisi la méthode forte, en montrant la route à l’ancien vice-président de l’UFDG. Ils ont formalisé son exclusion, à travers une déclaration rendue publique ce 27 juin. Bah Oury avait déjà pris les devants, annonçant le retrait de son parti de ce bloc politique, tout en annonçant la mise en place de sa propre coalition : «L’UDRG a déjà mis en place une coalition opérationnelle, l’Alliance démocratique pour la renaissance de la Guinée, et nous sommes partie prenante de la réunion d’aujourd’hui (la rencontre entre le Premier ministre et les coalitions politiques, ndlr) ».

Pour lui, travailler avec les membres de la CORED était devenu impossible : « Nous nous sommes retirés de la CORED depuis le 23 juin, puisque les divergences étaient récurrentes depuis le début de l’année 2022. Il fallait clarifier les choses, on a préféré se retirer. C’est avec regret que je l’ai constaté. Moi, je ne suis pas du genre à avoir une attitude d’acrimonie à l’égard de l’ancien partenaire. Quelles que soient les divergences avec une personne, il faut laisser une marge où vous pourrez vous rencontrer. Je pense que la page de la CORED est tournée, nous continuons notre route ».

Sauf que cette alliance n’a pour le moment qu’un seul membre en dehors de l’UDRG. Bah Oury ne se fait pas du souci : «Nous avons un partenaire, le PRD ? Il y en aura d’autres. C’est une alliance à deux partis, puisque ce n’est que le Week-end que les choses ont été mises en place. Les dispositions seront prises dès mon retour en Guinée, pour élargir l’alliance et lui donner un contenu pour permettre à ce qu’une nouvelle génération politique puisse avoir un espace d’épanouissement ».

Le Premier ministre a rencontré les acteurs politiques et sociaux ce 27 juin, dans un hôtel de la place, dans le cadre d’un dialogue « sans tabou, inclusif et sincère ». De bonne augure pour le président de l’UDRG : « Je me félicite qu’une bonne partie de la classe politique guinéenne ait fini par faire prévaloir le sens de responsabilité en répondant à l’invitation du Premier ministre. La difficulté dans notre pays, c’est que les discussions ne sont pas franches. Ce qui est sous-entendu est plus important que ce qui est dit. Si on a une même vision de l’intérêt général, il n’y a pas de raison qu’on ne puisse pas prendre les bonnes décisions pour l’intérêt du pays, surtout dans une période de transition… Il faut changer de mentalité, parce que si cela ne marche pas, nous serons tous perdants…Il faut privilégier l’intérêt général au détriment des petits intérêts catégoriels ».

Yacine Diallo