Le monde musulman a célébré la Tabaski le 9 juillet, la plus importante des fêtes musulmanes. En Guinée, l’Aïd-El-Kébir a été l’occasion pour des nombreux citoyens de rallier l’intérieur du pays. Toute la semaine, la nationale a refoulé du monde. De Conakry à Mamou (325 km), en passant par Kindia (135 km à l’est de Conakry), les embouteillages étaient légion. Dépasser le Kilomètre 36 (Coyah) relevait d’un véritable parcours de combattant. Trois heures pour le trajet Matoto-km36.
Le calvaire des citoyens ne faisait pourtant que débuter. Il a fallu plus près de 24h pour que bien de voyageurs sortent de ce bourbier et son cortège de pannes et d’accidents. A Laabota, localité située à plus de 40 km de Kindia, une collision entre deux gros porteurs a paralysé la circulation pendant une bonne partie de la journée. Une longue file s’est formée sur plus de deux kilomètres.
Le centre-ville de Mamou a pratiquement connu les mêmes embouteillages, toute la journée et une partie de la nuit. Toutes les ruelles de la ville sont restées bouchées. Pour couronner ces tracasseries, les usagers de la route ont souffert d’une crise du carburant. Le 8 juillet, le manque d’essence était perceptible depuis Kindia. Là, certaines stations-service déclaraient ne pas disposer de carburant. A Mamou aussi, la plupart des essenceries étaient fermées. Celles ouvertes, bourrées de monde. De longues files d’attente. Conséquence : le prix du litre au marché noir a grimpé. Il s’est vendu jusqu’à 20 000 francs guinéens au lieu des 13 mille francs habituels.
A Dalaba et à Pita, la même scène a prévalu. Le litre se négociait jusqu’à 25 000 Gnf chez les détaillants. Des dizaines de motards ont passé des heures à attendre du carburant à Dalaba. Des vendeurs à Pita se ravitaillaient à Labé, pour retourner monter les enchères.
Cette fois-ci, la Tabaski à l’intérieur du pays n’a pas été qu’une simple promenade de santé, pour les fêtards.
Yacine Diallo