Condamné par contumace en avril à la perpétuité pour l’assassinat de Thomas Sankara, l’ancien président du Burkina Faso Blaise Compaoré a « demandé pardon » mardi à la famille de son prédécesseur. Une demande qui intervient deux semaines après une visite controversée dans son pays de l’ancien chef de l’État vivant en exil, renversé par la rue en 2014.
L’ancien président burkinabè Blaise Compaoré, condamné par contumace à perpétuité pour l’assassinat en 1987 de son prédécesseur Thomas Sankara, a « demandé pardon » à la famille de ce dernier mardi, dans un message à ses compatriotes.
« Je demande pardon au peuple burkinabè pour tous les actes que j’ai pu commettre durant mon magistère et plus particulièrement à la famille de mon frère et ami Thomas Sankara », indique ce message lu par le porte-parole du gouvernement burkinabè, Lionel Bilgo.
« J’assume et déplore du fond du cœur toutes les souffrances et les drames vécus par toutes les victimes durant mes mandats à la tête du pays et demande à leurs familles de m’accorder leur pardon », poursuit l’ancien chef de l’État.
Blaise Compaoré, 71 ans, était arrivé au pouvoir en 1987 à la faveur d’un putsch qui avait coûté la vie au président d’alors, Thomas Sankara.
En avril, Blaise Compaoré a été condamné par contumace à la prison à perpétuité pour son rôle dans cet assassinat.
Une visite au Burkina très critiquée
Renversé par la rue en 2014, il vit depuis en Côte d’Ivoire, mais il a pu faire un bref retour de quelques jours dans son pays début juillet, sans être arrêté. Il était invité par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, actuel président de transition arrivé au pouvoir lors d’un coup d’État en janvier, dans le but de « sceller la réconciliation nationale » face aux attaques jihadistes qui endeuillent le pays.
Après avoir rencontré le nouvel homme fort du pays, il était apparu amaigri à ses côtés.
Exprimant « sa profonde reconnaissance » aux autorités de transition, Blaise Compaoré a appelé dans son message les Burkinabè « à une union sacrée, à la tolérance, à la retenue, mais surtout au pardon pour que prévale l’intérêt supérieur de la Nation ».
Sa visite en juillet avait suscité une pluie de critiques au sein de la classe politique et de la société civile, qui estimaient que la réconciliation ne devait pas être synonyme d’impunité.
France24 avec AFP