Après l’annonce de la dissolution du Front National pour la Défense de la Constitution, les organisations des droits de l’Homme multiplient les condamnations et leurs indignations face à l’obstination de la junte de restreindre les libertés publiques. Amnesty International dénonce de nouvelles atteintes aux libertés d’expression et d’association.

Lisez 

En réaction à la dissolution du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) et à la convocation d’un journaliste dans un camp militaire, Habibatou Gologo, Directrice adjointe du bureau d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a déclaré :

« Les autorités de la transition guinéenne ont décidé, le lundi 08 août, de dissoudre le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) qu’elles qualifient de « mouvement de fait » et l’accusent de s’être « toujours illustré par la voie de la violence sur les personnes, la dégradation et la destruction des biens publics et privés, des actes d’incitations à la haine […] ». Amnesty International est surpris par ces accusations car elle a toujours suivi et documenté les récentes manifestations du FNDC qui étaient de nature pacifique. Elle note toutefois l’usage excessif de la force et de la répression lors de ces manifestations.

 Cette décision vient au moment où Mohamed Bangoura, directeur de publication du site d’information « Mosaïque » a été sommé le week-end dernier de se présenter dans les locaux de la direction du renseignement militaire de l’Etat Major des armées suite à la publication d’un article qui incriminait l’armée dans la disparition d’un camion contenant du médicament antalgique dans un camp. Au même moment, un autre journaliste Mamoudou Boulère Diallo d’Espace TV a été physiquement agressé par une équipe militaire. Ces agissements constituent une régression de la liberté de presse et d’expression.

« Amnesty International appelle les autorités guinéennes à mettre immédiatement un terme aux restrictions disproportionnées des droits à la liberté d’expression et à la liberté d’association et à respecter le droit de la population et de la société civile guinéennes   d’exprimer librement leurs opinions, y compris dans les médias. »